Des dizaines de morts, des centaines de blessés et des disparus à quelques encablures de la capitale sahraouie occupée. L’occupant marocain a bien choisi le lieu et la date de l’intervention féroce de ses forces de sécurité qu’il a préparées contre les occupants du campement Gudeim Izik communément appelé le campement El Istiklal. S’attaquer au campement d’El Istiklal est un message clair. Le Maroc ne veut pas, et il l’a à maintes reprises souligné, entendre parler d’autres choses que d’un plan d’autonomie pour les territoires sahraouis qu’il occupe depuis 1975, date du retrait de l’ancienne force coloniale, en l’occurrence l’Espagne.
Le Makhzen a sciemment choisi son jour aussi. Le 8 novembre 2010, date fixée par l’émissaire onusien pour la reprise des pourparlers informels entre les deux parties belligérantes. Une rencontre que l’on voulait prélude à une nouvelle ère établissant un dialogue réaliste aboutissant à une solution juste et durable à un conflit qui n’a que trop duré. Il n’en était rien. Le royaume chérifien en a décidé autrement.
Les négociateurs n’avaient pas encore ouvert les yeux, ce jour-là, à New York qu’on leur annonçait déjà cette attaque barbare. Les négociateurs devaient entamer leurs discussions alors que les Sahraouis baignaient dans leur sang près d’El Ayoun (capitale occupéé du Sahara Occidental, ndds). Aucune entente n’était possible. Pourtant, les Sahraouis n’ont pas tout perdu ce jour-là. Pour la première fois, les condamnations internationales étaient unanimes. On ne pouvait plus fermer les yeux et se taire devant les atrocités de cette colonisation.
Des organisations des droits humains à l’Organisation onusienne, en passant par les ensembles régionaux et les grandes puissances, on reconnaissait l’infamie de l’attaque et on réclamait la nécessité de respecter les droits de l’Homme sur ce bout de terre, cette dernière colonie en Afrique. Les parlements du monde entier, y compris le Congrès américain, ont appelé à faire valoir le droit international. Pour la première fois, le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination devient une revendication unanime et incontestable.
Par Ghada Hamrouche
La Tribune d’Algérie, 26/12/2010
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