«L’entière responsabilité de l’échec des rounds de négociations entre les deux parties sahraouie et marocaine est à mettre sur le compte du Conseil de sécurité et des Nations unies, d’une part, et de l’intransigeance du Maroc, d’autre part», a souligné, jeudi à Alger, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Brahim Ghali. L’échec de cet énième épisode des négociations informelles n’était pas une surprise pas plus que le refus de la partie marocaine de céder sur la principale pierre d’achoppement au processus de paix au Sahara occidental, à savoir le renoncement à l’option autonomiste.
Fort de l’appui traditionnel et, pour le moins, fort intéressé de la France, le Maroc n’est pas près de contribuer à accélérer la décolonisation de ce territoire en dépit de la batterie de résolutions qui mettent en avant le droit des Sahraouis à exercer leur autodétermination conformément aux préceptes internationaux des droits de l’Homme. Le Conseil de sécurité auquel incombe la vocation de faire précisément appliquer la légalité internationale affiche, une nouvelle fois, son incapacité à l’honorer en cédant aux manœuvres de l’un de ses membres pour faire pérenniser le statu quo qui demeure une situation tout à fait confortable pour le Makhzen.
S’il ne fallait rien espérer du pays qui se targue du respect des droits de l’Homme, il est, en revanche, regrettable de constater la mollesse des autres membres du puissant Conseil de sécurité, les Etats-Unis notamment, si prompts pourtant à imposer leur volonté et à influer sur le cours des événements. Si Washington s’est jusque-là prononcé pour la nécessité de respecter la légalité internationale, et en faveur du droit des Sahraouis à l’autodétermination, il n’a pas encore jugé utile d’aller au-delà des positions officielles et autres déclarations de bonnes intentions pour peser de tout son poids en vue d’imposer la mise en œuvre des résolutions en question. Face à ces donnes qui ne semblent pas, pour le moment, vouloir aller dans un sens plus positif, il est fort à craindre que l’impasse qui caractérise la question sahraouie prenne plus longtemps en otage le peuple sahraoui. La seule véritable donne qui résulte des récents pourparlers est, en réalité, à rechercher dans l’état d’esprit caractérisant les Sahraouis après cet énième échec. C’est, vraisemblablement, seule leur détermination à ne pas céder au défaitisme et à l’abattement qui est en mesure d’établir l’évolution de la situation pour les prochains mois.
Par Mekioussa Chekir
La Tribune d’Algérie, 26/12/2010
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