Ils disent que la curiosité déchire le sac. Quel dommage que cette curiosité ne casse pas l’ignorance des Espagnols sur la majorité des calamités qui arrivent, tous les jours, dans le monde. Quelle dommage que cette curiosité focalise presque toujours sur les commérages, contaminés par le conscience du Grand Frère, si, pour nous sentir plus heureux, nous devons nous immiscer dans la vie des autres. Ceci, d’une certaine manière, génère un relâchement mental, moins qu’une prédilection par l’égoïsme qui nous change en êtres insensibles aux problèmes d’autrui.
A cause de cela, l’écho de voix sanglantes provenant du Maroc voisin peine à arriver jusqu’à nous ou, si quelque chose rebondit dans nos tambourins, ce n’est que des sons vides dépourvus de signification. C’est ainsi que, depuis notre bulle impénétrable, nous voyons les « maures » tous mis dans le même sac et personne n’arrive à comprendre qu’un conflit honteux existe là-bas à l’autre côté du Détroit qui nous concerne , – binômes à part.
Au Sahara Occidental persiste un conflit territorial qui depuis des années perturbe la vie d’innocents. Un mur construit par les autorités marocaines de plus de 2700 kilomètres coupe la région en deux parties. Cette aberration est constamment surveillée par 150.000 soldats et est entourée de 4 millions de mines anti-personnelles. Contre quelle terrible armée envahissante nos voisins se défendent-ils ? Eh bien ni plus ni moins que contre le Front Polisario, un mouvement politico – culturel dirigé par une poignée de guérilleros appartenant à l’ethnie sahraouie, lesquels ont progressivement vu diminuer leurs espoirs d’obtenir ce qu’ils croient qu’il est à eux par droit historique : la terre de leurs ancêtres.
A cause de cela, l’écho de voix sanglantes provenant du Maroc voisin peine à arriver jusqu’à nous ou, si quelque chose rebondit dans nos tambourins, ce n’est que des sons vides dépourvus de signification. C’est ainsi que, depuis notre bulle impénétrable, nous voyons les « maures » tous mis dans le même sac et personne n’arrive à comprendre qu’un conflit honteux existe là-bas à l’autre côté du Détroit qui nous concerne , – binômes à part.
Au Sahara Occidental persiste un conflit territorial qui depuis des années perturbe la vie d’innocents. Un mur construit par les autorités marocaines de plus de 2700 kilomètres coupe la région en deux parties. Cette aberration est constamment surveillée par 150.000 soldats et est entourée de 4 millions de mines anti-personnelles. Contre quelle terrible armée envahissante nos voisins se défendent-ils ? Eh bien ni plus ni moins que contre le Front Polisario, un mouvement politico – culturel dirigé par une poignée de guérilleros appartenant à l’ethnie sahraouie, lesquels ont progressivement vu diminuer leurs espoirs d’obtenir ce qu’ils croient qu’il est à eux par droit historique : la terre de leurs ancêtres.
Voici le scénario. Regardons l’origine; appuyons sur le bouton de rebobinement. Il y a des surprises qui empêcher de dormir.
C’était en 1975. Le Sahara Occidental était l’une des dernières colonies espagnoles sur le point de se noyer dans ses propres vomissements. Depuis les années 50 s’était produit un processus de Décolonisation qui nous aurait amené à abandonner d’autres territoires du nord de l’Afrique. Cependant, celle-ci se débattait ardemment bien que, à la fin, sous la pression de forces internationales, l’Espagne a dû céder. Le Généralissime, – les binômes à part-, était moribond dans son lit de mort, je suppose qu’il était embarrassé après quarante ans de Dictature forgée avec beaucoup de fureur (et il se trouve que le temps ne pardonne ni aux Dieux, ni aux civilisations, ni aux idéologies … ni aux médiocres fantoches de long sabre). Donc il n’a pas pris la peine d’intervenir dans la question, ou s’il l’a fait, il ordonnerait : – : délogez la zone avec une rapidité suprême pour que les employés qui se trouvent au commandement là-bas puissent participer à mes obsèques!-. De cette façon, les Espagnols nous avons pris la fuite et, sans dire un mot, nous avons pris le large de cet endroit. Ces actes-là, quelles répercussions auraient-ils ?
C’était le début d’un supplice éternel. En faisant des oreilles sourdes au référendum pour l’indépendance du Sahara, les Marocains ont organisé la célèbre « Marche Verte » et le territoire a été annexé sur le dos de toute négociation. La suite de cet épisode se résume en 16 ans de guérilla, la construction d’un mur hautement militarisé et un nombre incalculable de morts à cause des mines, la répression du Gouvernement marocain et les escarmouches sporadiques. Ce n’était qu’en 1991, peu de temps après la chute de l’ancienne Union soviétique: quel hasard!, que l’ONU a négocié un cessez-le-feu qui a signifié la stagnation totale du conflit. Depuis lors, la partie nord et ouest du Sahara Occidental resterait sous contrôle marocain, et la partie Est, frontalière avec la Mauritanie et l’Algérie, aux mains du Front Polisario où il installerait plusieurs campements à Tinduf (Algérie). Le mur séparerait des familles, des clans, des vies, des sentiments et des rêves.
Et maintenant retournons au présent. Fatigués de ne pas être écoutés, de voir comment les pays occidentaux regardent de l’autre côté, de vivre dans des conditions extrêmes, de devoir perdre un membre de la famille à cause d’une mine suite aux tentatives de regagner l’autre côté; ennuyés, peut-être, par le jargon réitéré des dirigeants du Front Polisario, plus de 20.000 sahraouis se sont concentrés dans quelques terres inhospitaliers, au milieu du désert, mais en territoire marocain, appelé El Aaiun (l’auteur veut dire territoire contrôlé par le Maroc, ndds). Ceci a déchaîné dans des manifestations de protestation du peuple sahraoui et la mobilisation rapide des forces marocaines de sécurité dans le but de déloger le campement. Un post-scriptum : des affrontements entre les deux blocs et le solde de quelques morts dont il n’y a pas encore des chiffres dignes de foi.
Derrière tout cet embrouillement politique il y a une vérité qui, comme c’est fréquent dans des situations pareilles, est déguisée, cachée derrière un masque qui montre les choses à moitié, ou ne les montre pas comme elles devraient être exposées. Parce que nous vivons des temps de médiocrité, de mensonges veloutés à un prix bon marché, où les esprits hypnotisés par la télévision dévorent les salves sorties des journaux sans faire attention aux questions qui font douter des informations. Ce n’est pas de l’or tout ce qui brille; le verre est-il plein ou à moitié vide?
L’affaire qui se trouve entre les mains de tous et chacun des pays impliqués dans le conflit du Sahara garde derrière elle des racines obscures que, si elles se révélaient, presque personne n’en croirait ou, plutôt, elle nous serait égale en les assumant comme quelque chose d’absurdement quotidien, tel est l’empoisonnement de l’être humain. A cause de cela, la personne simple n’y peut rien. Les racines se trouvent dans une question basique qui a accompagnée la civilisation depuis la nuit des temps : la guerre pour les ressources énergétiques. Le Sahara occidental possède dans les viscères de son ventre le plus grand gisement de Phosphore du monde. En fait, l’Espagne a été le plus grand exportateur de ce non-métal polyvalent quand nous possédions ces terres. Aussi, ses côtes sont très riches en banques de poissons; disons qu’elle possède les eaux si fertiles qu’elles sont un morceau de gâteau exquis pour les charognards de pêche du Premier Monde.
Le jeu d’intérêts, si nous l’observons attentivement, est énorme. Déjà dans les années 1970, quand les pattes armées de griffes marocaines ont guetté le territoire, il y aurait des pays qui se sont alignés en faveur de ceux-ci en échange de missives bancaires pour leurs entreprises. Bien qu’il y a eu quelqu’un qui serait resté en dehors de ces compromis secrets et, comme réponse, ils aideraient le Front Polisario dans sa lutte en lui fournissant des armes et des provisions (cette histoire se répète continuellement au XXe siècle : l’Afghanistan, l’Irak, l’Arabie, le Vietnam, etc.. – comme rideau de fond la Guerre Froide). Mais l’URSS s’est écroulé en 1989 laissant la place à un nouvel ordre mondial. Donc, cogito ergo sum, les puissances qui surenchérissaient en format de phosphate sont arrivées enfin à un accord commercial et le gâteau a été réparti. Ils ont enterré la hache de guerre et ont oublié les sahraouis, le Front Polisario, les mines, le mur, les meilleurs enchérisseurs – le Gouvernement du Maroc – et les sentiments manipulés après plus de 15 ans de conflit.
Et maintenant El Aaiun. Les gaz lacrymogènes, les jets d’eau à pression, les barricades improvisées, les feux de haine, les cris déchirés, les bras inquisiteurs, les uniformés en file, les décharges, les morts, les hélicoptères survolant le campement, l’exclusivité malade des journalistes, les nouvelles de l’incident, les opinions internationales, les répercussions : aucune.
Les jours passeront, les semaines et les mois. À la fin, cet incident restera oublié à l’exception des groupes d’activistes pro-sahraouis qui continueront à revendiquer depuis leurs bureaux ou face aux consulats un référendum pour ces désempares. Les loups des entrepreneurs européens agiteront la tête avec une triste expression cynique pour les victimes enregistrées, ils croiseront les bras et regarderont au sol avec dédain. Les hommes politiques, entre des condoléances irréprochables, des marionnettes de ces magnats utiliseront la diplomatie pour minimiser les faits après avoir prié instamment le roi du Maroc avec des menaces de fumée. Les Espagnols changeront de canal et continueront à voir le programme les « fourmis blanches » où sept mannequins de la poupée diabolique lapideront au fameux de tour par quelques milliers d’euros.
Personne ne fera rien parce que le phosphore qui coure dans leurs veines comme la raie de cocaïne qu’ils ont sniffé quelques heures avant… Sic transit une gloire mundi
Source : Libre Pensadores, 10/11/2010
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