L’Afrique du Sud au Conseil de Sécurité

L’Afrique du Sud est déjà membre du Conseil de Sécurité de l’ONU depuis cette semaine et a annoncé son intention de tirer de l’oubli les conflits africains non-résolus et essayer de leur donner une nouvelle impulsion, comme le dossier du Sahara Occidental. Pour le régime de Pretoria, qui a tous les lotos pour un nouveau Conseil de Sécurité élargi, ces deux années représentent une preuve de feu.

L’entrée, cette semaine, de l’Afrique du Sud au Conseil de Sécurité de l’ONU comme membre non-permanent dessine un nouveau panorama intéressant dans cet organisme, puisque pendant cette année les économies mondiales émergentes y vivront ensemble avec les grandes puissances. Le Soudan et la Côte d’Ivoire sont les deux grands sujets africains auxquels le Conseil de manière imminente devra faire face, mais le sujet du Sahara se trouve toujours sur la table. Et Pretoria reconnaît la RASD.


L’entrée cette semaine de l’Allemagne, de l’Inde et de l’Afrique du Sud comme membres non permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU reflettera ce que serait un gouvernement agrandi des Nations Unies, un désir manifesté par beaucoup de pays. En fait, l’Afrique du Sud est dans tous les lotos d’un possible élargissement du nombre des membres permanents du Conseil de Sécurité, qui sont actuellement la France, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis.

Les ambassadeurs auprès du Conseil attendent avec curiosité ce que les vieilles et les nouvelles puissances peuvent obtenir en travaillant ensemble dans les prochains douze mois pour lutter contre les menaces qui secouent la planète.

L’Allemagne, l’Inde et l’Afrique du Sud, avec les deux autres nouveaux membres, le Portugal et la Colombie, passeront leur premier examen dans les prochains jours avec la crise politique de la Côte d’Ivoire, la célébration d’un référendum qui peut approuver le partage du Soudan et l’escalade de tension vécue par la péninsule coréenne.


D’autres deux pays africains suivent encore un an au Conseil de Sécurité, composé de quinze membres dont cinq sont permanents et dix non permanents, comme c’est le Nigeria et le Gabon.

L’attention retombera principalement sur l’Inde et l’Afrique du Sud, puisque « certains craignent qu’elles puissent bloquer le travail du Conseil », a assuré un ambassadeur qui a demandé de garder l’anonymat.

New Dheli et Pretoria se sont montrées jusqu’à présent réticentes à imposer des sanctions contre certains pays, comme l’Iran. L’ambassadeur de l’Afrique du Sud, Abasé Sangqu, a assuré que son pays ne veut pas de Conseil de Sécurité « bloqué ».

« Chaque pays mettra plus d’accent sur les sujets qui sont importants pour lui. Nous espérons avoir un impact collectif » mais sans provoquer deux groupes de travail entre les permanents et les non permanents, a dit Sangqu.


Toutes les puissances seront « en symptonie en termes d’objectifs généraux. S’il y a un désaccord, ils seront constructifs », a affirmé l’émissaire indien, Singh Puri, qui a assuré que l’ONU est en face d’une « nouvelle Inde ».

L’une des lignes de gestion de l’Inde, le pays qui apporte le plus grand nombre de casques bleus, sera d’insister, comme l’Allemagne, sur l’importance de l’ONU dans la tâche de maintient de la paix dans le monde.

L’Afrique du Sud mettra pour sa part en évidence que deux tiers des conflits qui retiennent actuellement l’attention mondiale ont lieu en Afrique et se battra pour que les guerres africaines ne soient pas cataloguées comme « des conflits oubliés », comme le Sahara Occidental.

Guinguinbali, 5/1/2011

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