Tomás Bárbulo: « L’affaire du Sahara est la seule blessure ouverte qui reste de la Transition
Le journaliste et écrivain réédite « L’histoire interdite du Sahara Espagnol » où il analyse comment l’avenir incertain de ce territoire et ses gens continue de réveiller une émotion spéciale en Espagne
Depuis que l’Espagne abandonna à son sort le territoire du Sahara Occidental en 1975, le peuple sahraoui a subit l’invasion du Maroc et l’indifférence internationale. Tomás Bárbulo, journaliste qui connaît de près la réalité de cette région, dévoile dans l’histoire interdite du Sahara espagnol un conflit d’intérêts économiques et de querelles politiques et assure que la crise diplomatique récente avec le Maroc trouve son origine dans l’opposition de l’Espagne à la domination de Rabat.
« L’opinion publique espagnole a imposé que le Sahara Occidental reste dans l’axe des relations entre Madrid et Rabat », affirme l’auteur, qui reconnaît que l’avenir incertain de ce territoire et ses gens continue de réveiller une émotion spéciale en Espagne, au-dessus des idéologies politiques et des intérêts économiques. « Il y a un an, une crise a eu lieu entre les deux pays à cause d’Aminatou Haidar. Il y a quelques mois, une autre a surgi suite au démantèlement du camp d’El Aaiun. Maintenant, une autre crise se profile à cause de l’arrivée aux Îles Canaries de sahraouis à bord de pateras pour demander l’asile politique… L’Espagne et le Maroc auraient voulu parler du Sahara moins qu’ils ne se voient obligés de le faire ».
Pour Bárbulo, la responsabilité de l’Espagne dans le contentieux est claire et c’est pour une double partie. D’un côté elle est juridique. Les Nations Unies affirment que les Accords de Madrid, en vertu desquels le Gouvernement espagnol a livré le Sahara Occidental au Maroc et à la Mauritanie en 1975, ne sont pas valides et que l’Espagne continue de conserver, de iure, la responsabilité sur l’administration du territoire. De l’autre, elle est morale, pour ne pas avoir achevé la décolonisation qui lui correspondait de faire et d’avoir laissé les sahraouis face aux chars marocains. « Le cas du Sahara est la seule blessure ouverte qui reste de la Transition du franquisme à la démocratie », admet l’écrivain, qui rappelle que tous les partis politiques se sont alignés avec la cause sahraouie lorsqu’ils étaient dans l’opposition, mais ils l’ont oubliée « aussitôt qu’ils sont arrivés à La Moncloa ».
Au moyen d’un millier de documents « secrets » entassés dans des archives militaires et civiles et des témoignages de première main, l’histoire interdite du Sahara Español égrène la vie et l’histoire d’un pays qui a souffert le mépris et la spoliation et essaie d’ouvrir les yeux au lecteur sur un peuple, le peuple sahraoui, « en danger de dissolution ».
Le journaliste et écrivain réédite « L’histoire interdite du Sahara Espagnol » où il analyse comment l’avenir incertain de ce territoire et ses gens continue de réveiller une émotion spéciale en Espagne
Depuis que l’Espagne abandonna à son sort le territoire du Sahara Occidental en 1975, le peuple sahraoui a subit l’invasion du Maroc et l’indifférence internationale. Tomás Bárbulo, journaliste qui connaît de près la réalité de cette région, dévoile dans l’histoire interdite du Sahara espagnol un conflit d’intérêts économiques et de querelles politiques et assure que la crise diplomatique récente avec le Maroc trouve son origine dans l’opposition de l’Espagne à la domination de Rabat.
« L’opinion publique espagnole a imposé que le Sahara Occidental reste dans l’axe des relations entre Madrid et Rabat », affirme l’auteur, qui reconnaît que l’avenir incertain de ce territoire et ses gens continue de réveiller une émotion spéciale en Espagne, au-dessus des idéologies politiques et des intérêts économiques. « Il y a un an, une crise a eu lieu entre les deux pays à cause d’Aminatou Haidar. Il y a quelques mois, une autre a surgi suite au démantèlement du camp d’El Aaiun. Maintenant, une autre crise se profile à cause de l’arrivée aux Îles Canaries de sahraouis à bord de pateras pour demander l’asile politique… L’Espagne et le Maroc auraient voulu parler du Sahara moins qu’ils ne se voient obligés de le faire ».
Pour Bárbulo, la responsabilité de l’Espagne dans le contentieux est claire et c’est pour une double partie. D’un côté elle est juridique. Les Nations Unies affirment que les Accords de Madrid, en vertu desquels le Gouvernement espagnol a livré le Sahara Occidental au Maroc et à la Mauritanie en 1975, ne sont pas valides et que l’Espagne continue de conserver, de iure, la responsabilité sur l’administration du territoire. De l’autre, elle est morale, pour ne pas avoir achevé la décolonisation qui lui correspondait de faire et d’avoir laissé les sahraouis face aux chars marocains. « Le cas du Sahara est la seule blessure ouverte qui reste de la Transition du franquisme à la démocratie », admet l’écrivain, qui rappelle que tous les partis politiques se sont alignés avec la cause sahraouie lorsqu’ils étaient dans l’opposition, mais ils l’ont oubliée « aussitôt qu’ils sont arrivés à La Moncloa ».
Au moyen d’un millier de documents « secrets » entassés dans des archives militaires et civiles et des témoignages de première main, l’histoire interdite du Sahara Español égrène la vie et l’histoire d’un pays qui a souffert le mépris et la spoliation et essaie d’ouvrir les yeux au lecteur sur un peuple, le peuple sahraoui, « en danger de dissolution ».
ABC.es, 19/1/2011
Traduction non-officielle de Diaspora Saharaui
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