Les Américains appuient le processus de paix onusien

Il faut s’attendre néanmoins à des retrouvailles difficiles entre le Front Polisario et le Maroc.
Les Etats-Unis, qui se situent dans une dynamique de soutien à la liberté des peuples, pèseront-ils de tout leur poids pour influencer ce nouveau round de négociations? Depuis Washington, Barack Obama a tenu à saluer «le courage et la dignité des Tunisiens» qui venaient de mettre fin à près d’un demi-siècle de dictature en chassant Zine El Abidine Benali du pouvoir.

Le président américain, qui est tout auréolé du prix Nobel de la paix, ne peut que logiquement soutenir la résolution 1920 adoptée le 30 avril 2010 et qui garantit au peuple sahraoui le droit de s’exprimer librement quant à son avenir. Faut-il y lire un signe qui en prend le chemin dans les récentes déclarations du porte-parole du département d’Etat, qui a réaffirmé mardi que les Etats-Unis poursuivaient leur appui au processus de l’ONU sur le dossier du Sahara occidental? «Nous continuons à soutenir le processus en cours des Nations unies en ce qui concerne le Sahara occidental. Il est à rappeler qu’à travers toutes ses résolutions, le processus de l’ONU sur le Sahara occidental a constamment réaffirmé la volonté des Nations unies d’aider les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, à parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental», a rappelé Philipp Crowley, lors de son briefing quotidien.

Le statu quo est intolérable, avait déclaré de son côté, l’envoyé spécial de l’Organisation des Nations unies pour le Sahara occidental à la veille de la reprise de la 4e session des pourparlers informels qui se sont achevés sans aucune avancée, le 18 décembre, à Grentree dans la banlieue newyorkaise de Manhasset, aux Etats-Unis.

Il faut souligner que le pouvoir marocain, qui ne jure que par son plan d’autonomie, estime que la tenue d’un référendum qui inclurait l’option de l’autodétermination est «inapplicable». L’assaut sanglant contre le «camp de la liberté» près d’Al Aâyoune, le 8 novembre 2010 mené par les forces d’occupation marocaines, a donné un autre tournant au conflit. «L’attaque de Gdeim Izik nous porte à croire que le pire reste à venir», a souligné Mohamed Abdelaziz. «Vous pouvez imaginer les conséquences fâcheuses que connaîtrait la région si le gouvernement marocain ne cédait pas à la volonté populaire sahraouie et à la volonté de la communauté internationale d’organiser un référendum d’autodétermination et approuvé par le Conseil de sécurité de l’ONU en 1991», a averti le président sahraoui dans une lettre ouverte adressée à Mohammed VI.

«Le Maroc continuera à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale sans renoncer au moindre pouce de son Sahara», avait indiqué le souverain marocain au mois de juillet 2010, à l’occasion de la célébration du 11e anniversaire de son accession au trône. Il faut s’attendre à des retrouvailles difficiles entre le Front Polisario et le Maroc.
Mohamed TOUATI

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