Ahmed Boukhari, représentant du Front Poliario à l’ONU et membre de la délégation sahraouie qui participe actuellement à New York à la 5e réunion informelle avec le Maroc, est revenu sur la répression marocaine à Gdeïm Izik et à El-Ayoun en novembre dernier, ce qui, selon lui, «plaide pour un implication majeure du Conseil de sécurité de l’ONU en faveur de la protection des droits de l’homme dans les territoires occupés».
Dans sa déclaration reprise par l’agence de presse sahraouie SPS, Boukhari parlait aussi d’une «réactivation du processus d’application du plan de règlement de 1991 et des accords de Houston de 1997 qui, affirmait-il, sont les seuls accords acceptés par le Front Polisario et le Maroc et endossés par le Conseil de sécurité». Côté Maroc, on nous affirme que Rabat compte régler le conflit du Sahara occidental sur la base de l’initiative d’autonomie, et que, dans le même temps, il «rejette toute tentative visant à torpiller le processus de négociations ou à le ramener à la case de départ». Drôle. Devrait-on gommer le point de départ ?
L’invasion militaire de 1975, le marché mafioso qui partageait le territoire entre le royaume et la Mauritanie, l’exil forcé des populations sahraouies, leur bombardement au napalm par les FAR dans le désert, les réponses héroïques de l’ALPS en réponse à des lâchetés qui se poursuivent encore ? Au Maroc, on parle encore de la souveraineté sur le Sahara occidental comme une chose acquise alors que personne ne lui reconnaît un centimètre carré de souveraineté sur ce territoire. Un territoire où existe un peuple avec une identité propre qu’il a tenu à préserver à partir de moyens nuls, hormis sa volonté. Sinon, il aurait bien pu suivre les traces du peuple Guanche pour se faire espagnol. N’était cette volonté, il n’aurait pu combattre successivement l’Espagne, la Mauritanie et le Maroc appuyé y compris militairement par la France et Israël. Le point de départ reste la décolonisation d’un territoire classé non autonome à travers un référendum d’autodétermination. Au Soudan, on a bien séparé un pays uni, à travers une consultation référendaire, voudrait-on au Maghreb unir deux pays distincts sans référendum ?
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 23/01/2011
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