Le département d’État américain a confirmé les violations des droits de l’homme commises par le Maroc au Sahara occidental, tout en relevant que le mandat de la MINURSO continuait d’être privé du mécanisme de surveillance de ces droits. Dans son dernier rapport mondial 2010 sur les droits de l’homme, le département d’État a souligné que des rapports faisaient état de meurtres commis par les agents de sécurité marocains, ainsi que de détentions arbitraires et actes de torture contre les Sahraouis, qui restent dans l’impunité.
Le rapport revient longuement sur l’assaut militaire lancé par les forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeym Izik en novembre dernier ainsi que l’assassinat du jeune sahraoui Najem Garhi, âgé de 14 ans, au niveau d’un barrage dressé par les forces marocaines pour contrôler l’accès à ce camp. Citant les rapports de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) et de Human Rights Watch (HRW), le département d’État note que les forces marocaines avaient fait usage d’une « force excessive » pour démanteler ce camp et que plusieurs maisons sahraouies avaient été attaquées à El Aaiun. En outre, a ajouté le département d’État, les autorités marocaines ont empêché les journalistes marocains et internationaux de se rendre à El Ayoun dans les jours qui ont précédé et suivi le démantèlement du camp, ce qui a rendu difficile l’obtention et la vérification des informations.
Les autorités marocaines ont arrêté plus de 300 civils sahraouis après le démantèlement de ce camp, dont un grand nombre est encore en détention bien qu’aucune accusation formelle ne fut portée contre certains d’entre eux. D4autre part, un grand nombre de ceux qui ont été libérés et la plupart des familles de ceux qui sont encore en détention rapportent que les responsables de sécurité les ont battus et abusé d’eux, ce qui a été confirmé même par les ONG internationales et locales, souligne le rapport. Pour le département d’État, des informations crédibles indiquent que les forces de sécurité marocaines avaient fait usage de tortures, de passages à tabac et d’autres mauvais traitements contre des détenus sahraouis.
Les organisations Human Rights Watch, Amnesty International et les ONG locales ont continué à signaler les abus, en particulier contre les défenseurs sahraouis de l’indépendance. Le département d’État a également noté que les défenseurs internationaux et locaux des droits de l’homme font souvent valoir que les tribunaux avaient souvent refusé d’ordonner des examens médicaux ou de considérer les résultats des examens médicaux en cas de tortures des Sahraouis.
Be the first to comment