Les U.S.A éloignent le Maroc du Sahara Occidental

Le Parlement Européen tient en son pouvoir un rapport rédigé par l’actuel président de la Banque Mondiale, alors qu’il était Secrétaire d’État de Commerce des U.S.A, dans lequel il éloigne le Maroc du Sahara Occidental. Par ailleurs, l’accord de libre commerce signé avec les États-Unis demandait l’exclusion de toute négociation avec le territoire sahraoui. Il servira de documentation politique pour les nouveaux traités commerciaux de l’UE et du Maroc. Et il va les conditionner.

Il y a quelques jours, Hillary Clinton reconnaissait comme “sérieuse et crédible” la proposition d’autonomie présentée par le Maroc pour gérer l’avenir du Sahara Occidental. Cependant, le Parlement Européen a en son pouvoir un rapport rédigé le 20 juillet 2004 – avec nombreux autres documents –, qui pourrait faire chanceler les accords commerciaux que le Maroc prévoyait signer dans les prochaines semaines. Dans ce même rapport, on reconnaît que le traité de libre commerce qui venait d’être signé à cet époque par les U.S.A et le Maroc excluait le Sahara Occidental, qui avait un autre statut, mais jamais sur le territoire marocain.
C’est-à-dire que l’administration marocaine n’aurait rien à voir dans les importations et exportions qui se produiraient depuis le Sahara Occidental. Or cela n’a pas été tenu. Le document vient de sortir à la lumière, huit ans après, et il clarifie la position des U.S.A par rapport au Sahara Occidental dans le cadre commercial, actuellement sujet de discussion au Parlement Européen. D’ailleurs, le rapport mentionné (joint ici-bas en version espagnole) est signé par Robert Zoellick, actuel président de la Banque Mondiale, lequel remplissait, en 2004, les fonctions de Secrétaire d’État de Commerce.
Le document a toute l’officialité de la Maison Blanche et, désormais entre les mains du Parlement Européen, il conditionnera les accords commerciaux que l’Union Européenne et le Maroc doivent signer. En plus, d’après ce que nous avons pu constater ces dernières heures, il est possible que ce soit une base politique ferme, pour des questions de fonds liées à la diplomatie et qui ne serviraient de fondement à la décision. Le document a parcouru certains bureaux des Nations Unies et, bien que surpris, il appuie les thèses employées vers la fin des années 90 et qui avait tenté de faire tomber le Maroc avec le soutien de la France : le Sahara Occidental est un territoire en dispute dont les ressources naturelles ne doivent pas faire l’objet de commerce international comme faisant parte du Maroc.
Au sein du Parlement Européen, les pays ne sont pas d’accord sur l’appartenance du Sahara au Maroc et cela a entraîné le retard de la signature des traités commerciaux. Désormais, avec le rapport révélé, les autorités européennes ont une question difficile à résoudre, étant donné que le renouvellement de l’accord signifie le renouvellement d’un traitement injuste depuis les points de vue judiciaire et commercial. Le Parlement Européen et la Commission (de l’UE) sont divisés, suite à l’étude de l’information requise. Le poids de l’Espagne et, surtout, de la France s’est dilué lors de ces dernières semaines selon les dernières informations. La relation entre l’UE et le Maroc semble passer aux mains de la position européenne centrale, plus prompte à différencier le Sahara Occidental du Maroc.
D’après des sources du Front Polisario, le cours des faits pourrait avoir un nouveau et inespéré détour. “Si le Secrétariat d’État de Commerce et l’actuel président de la Banque Mondiale reconnaissent que le Sahara Occidental n’est pas le Maroc, tout a changé.” Bien que prudemment, on reconnaît que “c’est une petite victoire ; maintenant, il manque que l’UE se prononce”.
Le détour apparaît au moment parfait pour les Sahraouis. Dans quinze jours à peine, les négociations seront reprises entre le Front Polisario et le Maroc, et l’Europe s’est donnée un délai jusqu’en juillet pour résoudre ses accords commerciaux avec le pays Alaoui, qui voit comment son château de cartes construit durant tant d’années commence à trembler. Vers la fin de ce mois, le Conseil de Sécurité votera si la MINURSO doit veiller sur les droits humains dans le Sahara Occidental ou bien continuer à détourner le regard. Le Brésil et l’Inde, appuyés par le Royaume-Uni et la Russie, poussent fort pour qu’il en soit ainsi. Si on l’exigeait, cela diminuerait l’autorité policière du Maroc dans le Sahara Occidental et, uni à l’information signée par Robert Zoellick, diminuerait la domination marocaine sur le territoire sahraoui.

T.S./J.M.
Las Palmas de Gran Canaria/Washington06/04/2011
Sourcce : Guinguinbali, 06/04/2011

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