LES MINISTRES des Affaires étrangères des cinq pays du Sahel (Algérie, Mali Mauritanie, Niger et Tchad) tiendront le 20 mai à Bamako une rencontre pour accélérer le processus d’unification du commandement politique. Dès après cette rencontre, le président malien Toumami Touré se rendra en Algérie. Il s’entretiendra avec le président Bouteflika pour tenter d’obtenir du gouvernement algérien une aide financière conséquente destinée au développement des trois régions les plus menacées par l’infiltration des éléments d’AQMI, à savoir Gao, Tombouctou et Kidal. Le 29 avril dernier, les chefs d’états-majors des pays du Sahel se sont réunis à Bamako. A cette occasion, le président Toumani Touré s’était clairement prononcé pour une présence malienne durable sur le terrain. A quelque mois de la fin de son mandat, le président Amadou Toumani Touré semble déterminer à procéder à un rapprochement stratégique avec l’Algérie, après une dizaine d’années de brouille due à son alignement sur les thèses marocaines à propos du Sahara occidental. C’est donc tout naturellement qu’il s’est tourné vers l’Algérie en lui réservant la première sortie officielle de son tout nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Soumeylou Maïga, un ancien patron des services de renseignement. C’est aussi la confirmation de ce qui se susurrait depuis quelques mois avant que Touré ne se décide à confier sa diplomatie à son vieil ami de 40 ans, l’une des rares personnalités politiques maliennes à pouvoir sortir les relations entre l’Algérie et le Mali de la mauvaise passe où elles se trouvent. La menace de la nébuleuse terroriste AQMI sur la région du Sahel fait peser sur certains pays limitrophes, et ne disposant, au demeurant, que de faibles moyens, un danger sur leur sécurité intérieure. En effet, si la lutte antiterroriste dans le Sahel n’a jusqu’ici abouti à aucun résultat tangible, c’est bien à cause de l’absence, jusqu’ici, d’une coordination en matière de sécurité qui a conduit AQMI à opérer dans cette vaste zone désertique sans trouver la moindre résistance. Avec la visite récente à Alger du ministre des AE malien, l’Algérie a accepté de mettre en place des patrouilles mixtes et un appui logistique aux militaires maliens lancés aux trousses des terroristes. Les échanges de renseignements indispensables dans ce type d’opération sont fréquents depuis quelques mois. Les événements de Libye accroissent le potentiel de violence dans la région. Les autorités maliennes enregistré sur leur territoire un afflux d’armes lourdes volées dans les arsenaux libyens. président malien s’est dépêché de rencontrer président de la communauté arabe du Mali les maires des communes de la zone d’activité d’AQMI. Objectifs : échanger des informations sur les derniers événements dans la sous-région, notamment à propos des armes lourdes recueillies par AQMI à partir de la Libye. Mais pas seulement des armes lourdes. Ces armes menacent sérieusement la paix et la stabilité dans la région sahélo-saharienne. Lors de ladite rencontre, le président malien a évoqué risques que comporte la présence de ces armes dans le grand Nord-Mali. Il a indiqué aux visiteurs que leur implication pourra contribuer stabilité du Nord.
Mahmoud Tadjer
Le Jeune Indépendant, 08/05/2011
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