Amnesty International dénonce les exactions marocaines

Londres, 13 mai 2011 (SPS)- Dans son rapport sur la situation au Maroc et au Sahara Occidental durant l’année 2010, l’organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International a dénoncé la répression exercée par les forces d’occupation marocaines au Sahara Occidental.

« La liberté d’expression, d’association et de réunion était toujours restreinte, tout particulièrement à propos de questions considérées comme politiquement sensibles, et notamment le statut du Sahara occidental. Cette année encore, des défenseurs des droits humains, des journalistes, des membres du groupe politique interdit Justice et bienfaisance, ainsi que des militants sahraouis ont été harcelés et poursuivis pour des motifs politiques. Plusieurs dizaines de personnes soupçonnées d’infractions liées à la sécurité ont été emprisonnées ; certaines, maintenues au secret, auraient été torturées ou maltraitées. Des affrontements ont éclaté lorsque les forces de sécurité ont fait évacuer par la force des milliers de Sahraouis d’un campement dressé à titre de protestation. Plusieurs personnes ont été tuées et d’autres ont été blessées. Les arrestations et les expulsions collectives d’étrangers se sont poursuivies. Des condamnations à mort ont été prononcées ; aucune exécution n’a eu lieu. Aucune mesure n’a été prise pour traduire en justice les auteurs de violations flagrantes des droits humains commises dans le passé. Les réformes du cadre juridique et institutionnel promises de longue date tardaient à être mises en œuvre », indique le rapport. 

L’organisation a souligné que « les négociations sur le statut du Sahara occidental entre le Maroc, qui a annexé ce territoire en 1975, et le Front Polisario étaient toujours dans l’impasse. Le Front Polisario réclame la mise en place d’un État indépendant et a constitué un gouvernement en exil autoproclamé. Le Conseil de sécurité des Nations unies a renouvelé en avril le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), qui ne prévoyait aucun mécanisme de surveillance de la situation des droits humains ».


« L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental s’est rendu dans la région en octobre et en décembre. Il a ensuite organisé des pourparlers informels entre le Maroc, le Front Polisario et les gouvernements algérien et mauritanien », ajoute le rapport.

L’organisation rappelle que « En octobre également, des milliers de Sahraouis ont dressé un campement à Gdim Izik, à quelques kilomètres de Laayoune, pour protester contre la marginalisation dont ils se disaient victimes et l’absence d’emplois et de logements. Les forces de sécurité ont démantelé ce campement le 8 novembre. Elles ont évacué par la force plusieurs milliers de Sahraouis, ce qui a provoqué des violences à l’intérieur du campement. De nombreux manifestants ont été frappés et ont vu leurs biens détruits. Des violences entre communautés ont éclaté peu de temps après à Laayoune, où des personnes ont été blessées et des biens endommagés. Treize personnes, dont 11 membres des forces de sécurité, ont trouvé la mort à la suite de ces troubles. Deux cents personnes environ ont été arrêtées ; beaucoup se sont plaintes d’avoir été torturées ou maltraitées durant leur détention. Au moins 145 détenus ont été inculpés de trouble à l’ordre public, entre autres infractions ; 20 d’entre eux, des civils, ont comparu devant un tribunal militaire de Rabat, la capitale » (SPS).

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