Dans les termes, on le voit bien, Maroc et Front Polisario sont mis sur le même plan, alors que dans les faits, il y a bien rapport de force, il y a bien un oppresseur et un opprimé. Le raid des forces de sécurité du Maroc effectué près de Laayoune en novembre dernier le démontre assez. Et l’aggravation de la répression contre la population sahraouie n’a pas fait fléchir le Conseil de sécurité de l’ONU pour que la MINURSO ait un mandat de surveillance des droits de l’Homme. Il a en cela cédé aux pressions de la France. Le gouvernement français soutient en effet le projet marocain d’autonomie et bafoue par là, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. A noter que cette MINURSO constitue la seule mission de paix qui soit dépourvue de surveillance des droits de l’Homme.
Si le Conseil de sécurité de l’ONU a juste reconnu l’importance « d’améliorer la situation des droits de l’Homme au Sahara occidental », c’est uniquement grâce à la mobilisation de nombreux gouvernements, des associations et des personnalités.
Le terme de « référendum » est bien toujours présent dans l’intitulé de la mission mais il n’est plus évoqué nulle part dans cette nouvelle résolution. Pas de surveillance des droits de l’homme non plus, même si le Maroc a autorisé la présence de rapporteurs de l’ONU sur les droits de l’Homme, même si l’ONU se félicite de la création d’un Conseil national des droits de l’homme au Maroc et de « son antenne envisagée pour le Sahara occidental ».
Au moment même où les révoltes dans le monde arabe appellent à obtenir pour les peuples des droits politiques essentiels et fondamentaux, au moment où les violences policières et l’impunité s’intensifient au Sahara occidental, cette résolution signe plus un statu quo qu’une véritable avancée démocratique vers le dénouement pacifique d’un conflit de 35 ans sur l’autodétermination du Sahara occidental.
Alain Audoubert, 17/05/2011
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