La police antiémeutes marocaine a pourchassé dimanche à Rabat et Casablanca des centaines de contestataires qui avaient enfreint une interdiction de manifester.
Cette réaction policière pourrait signaler un durcissement de la position du gouvernement contre un mouvement populaire qui se fait contestataire après avoir été festif en février.
« Manifester est un droit, de quoi le Makhzen (terme désignant l’appareil d’Etat) a-t-il peur ? », criait la foule à Casablanca. « Dehors le Makhzen. Non au despotisme. »
Les langues se délient pour critiquer le roi Mohammed VI mais les manifestations n’ont pas l’ampleur de celles des rues de Tunis ou du Caire.
À Rabat, les manifestants avaient l’intention de camper devant le parlement mais les autorités sont soucieuses d’éviter la création d’une nouvelle place Tahrir, la place centrale du Caire où les opposants ont campé jusqu’au renversement du président égyptien Hosni Moubarak.
Les policiers, armés de matraques et de boucliers, ont dispersé la manifestation avant même qu’elle ne commence, les contestataires se divisant en petits groupes pourchassés dans les rues de Rabat, comme à Casablanca.
L’un des meneurs, déjà battu par la police la semaine dernière, souffre d’une commotion cérébrale, a dit Jalal Makhfi, l’un des manifestants. Six personnes ont selon lui été blessées mais d’autres témoins avancent des chiffres bien plus élevés.
Des dizaines de personnes ont été frappées à Casablanca.
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