Alors que débutait hier, près de New York, le 7e round des pourparlers informels entre le Maroc et le Polisario, aucun signe n’est venu dire que le Maroc allait jouer le jeu et appliquer honnêtement la résolution du Conseil de sécurité en «discutant de façon plus approfondie» de sa proposition mais aussi de celle du Front. La délégation marocaine n’approfondira rien du tout et, à peu de choses près, adoptera la même attitude que par le passé. Pourquoi changer une tactique qui réussit si bien ? Le roi sait que sa proposition d’autonomie est plutôt chétive comparée à celle du Polisario qui, en plus de l’autonomie, donne à choisir entre le rattachement au Maroc et l’indépendance. Le roi a tout simplement peur de la consultation populaire. Depuis le temps qu’il colonise la Seguia El-Hamra wa wadi Edhahab, envahie militairement en 1975, il n’arrive pas à mettre de son côté des populations autochtones soumises aux «bienfaits» classiques de la colonisation. Bien sûr, le Maroc exploite illégalement les richesses halieutiques et minières du pays, mais c’est lui et ses colons qui en profitent, alors que les populations sahraouies vivent le chômage et le dénuement qui sont à l’origine de contestations régulières, à l’image de celle de Gdeim Izik, qui fut le premier acte des «révoltes arabes» qui, entre autres, donnèrent naissance au mouvement marocain du 20 février qui vient d’enregistrer son premier martyr. Un mouvement qui organise avec succès de grands rassemblements dans les villes du Maroc et y tolère l’emblème sahraoui. Le makhzen préfère ignorer une évolution si éloquente et continue de parler de Sahara marocain, le nom qu’il colle à une terre connue depuis la nuit des temps sous la dénomination de Saguia El-Hamra wa wadi edhahab. Le pays de la MAP et de la Mamounia arrive même à trouver des gens comme – Philippe Moureaux –qu’on nous présente comme ministre d’Etat d’un gouvernement qui n’existe pas –, pour venir nous chanter que «la justesse de la cause du Sahara marocain et son appartenance historique au royaume sont indiscutables». Et la cour de La Haye ? Et l’ONU, elle, qui traite la question du Sahara occidental comme un cas de décolonisation. Les Soudanais lui riraient au nez. Les frontières historiques sont bonnes juste pour le Maroc et… Israël. M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr
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