Une délégation délégation parlementaire allemande au Sahara Occidental

Précieuse visite

Une délégation parlementaire allemande entamera mardi prochain une visite de 4 jours dans la région pour s’en entretenir avec les autorités sahraouies et marocaines des développements politiques au Sahara occidental, mais aussi des atteintes aux droits humains qui y sont régulièrement signalées. Elle se rendra ainsi dans les camps de refugiés de Tindouf, puis à El-Ayoun, la capitale occupée du Sahara occidental, et enfin dans les villes marocaines de Rabat et de Casablanca. La délégation comprend des représentants du Parti chrétien-démocrate (CDU/CSU), du Parti social-démocrate (SPD), du FDP, du Parti de gauche Die Gruenen et des Verts. Des gens sûrement moins sensibles aux produits touristiques spécifiques qui attirent si bien le politique français chez le commandeur des croyants. Il faudra peut-être rappeler là, que les parlementaires allemands ne différent pas beaucoup de leur gouvernement sur la question du Sahara occidental, et qu’ils sont, comme lui, favorables à un règlement conforme à la légalité internationale. L’Allemagne «partage la conviction de l’Algérie sur la question du Sahara occidental», affirmait Angela Merkel, la chancelière allemande, lors d’une conférence de presse conjointe avec le président Bouteflika, en décembre dernier à Berlin. L’Allemagne, qui postule pour un siège permanent au Conseil de sécurité et qui bénéficie du soutien d’Alger à ce propos, affirme qu’elle pourrait, le cas échéant, «contribuer à renforcer la position des Nations unies et peser de son poids pour régler cette question». En janvier 2010, le gouvernement allemand qualifiait d’illégale l’exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental, soulignant que la question sahraouie était une affaire de décolonisation. Jeudi dernier, Jeremy Corbin, un parlementaire britannique, adoptait la même position pour juger à son tour illégal le pillage des ressources naturelles du Sahara occidental par l’occupant marocain. M. Corbin s’est félicité de la décision du gouvernement de son pays, le mois dernier, de s’opposer à la reconduction de l’accord de pêche UE-Maroc. Mais Allemands et Britanniques ignorent peut-être que le Maroc avait empêché par la force, en janvier dernier, 70 jeunes pêcheurs sahraouis d’entrer dans le port de Boujdour et dans le marché aux poissons.
M. Z. mohamed_zaaf@yahoo.fr 

Le Jeune Indépendant, 11/06/2011

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