Déclaration commune pour un Sahara Occidental sans violence ni racisme

Depuis le 25 septembre 2011, des civils sahraouis de Dakhla, dans le sud du Sahara Occidental, font face à des attaques brutales et agressives de la part milices armées marocaines. Ces milices résident dans le quartier Alwakala, qui abrite des milliers de colons marocains déplacés en 1991 sur le territoire par le gouvernement marocain, pour participer au référendum prévu au Sahara Occidental.

Les vies et sécurités des Sahraouis sont en danger, leurs maisons sont pillées, les biens privés et publics sont incendiés. L’armée a bouclé la route de Dakhla, interdisant ainsi l’accès aux médias afin de cacher les crimes graves commis en toute impunité par les services de renseignement marocains et des milices armées. Cette agression marocaine est enracinée dans le racisme, et a fait des dizaines de victimes parmi les Sahraouis, qui tentent de fuir la ville pour sauver leurs vies.

Nous notons que les autorités marocaines tentent de déformer les faits sur les événements à Dakhla, comme ils l’ont fait plusieurs fois auparavant quand ils ont soutenu les milices armées dans l’attaque des civils sahraouis et de leurs propriétés.

En conséquence, les ONG et les comités des droits humains sahraouis souhaitent déclarer ce qui suit :

1. Notre solidarité absolue avec les victimes des attaques vicieuses perpétrées par les milices armées du quartier Alwakala et les agents des autorités marocaines.

2. Nos condoléances et solidarité avec la famille du Sahraoui martyr Maichane Mohamad Lamine Echiaa Lahbib, qui a été enlevé et battu à mort par les milices.

3. Nous dénonçons les tentatives des autorités marocaines de fausser la réalité de Dakhla, et de désinformer l’opinion publique locale et internationale.

4. Nous exigeons du gouvernement marocain qu’il autorise une enquête indépendante et équitable dans tous les crimes commis par les milices armées et les services secrets marocains contre les civils sahraouis de Dakhla, au Sahara Occidental.

5. Nous appelons les Nations Unies et le Conseil des droits humains de l’ONU à envoyer une commission internationale pour enquêter sur les violations graves des droits de l’homme commises par des milices armées soutenues par les autorités marocaines.

6. Nous demandons à la communauté internationale, les ONGs et toutes les voix libres d’agir immédiatement pour :

a. Le respect des droits humains au Sahara Occidental, y compris le droit du peuple Sahraoui à l’autodétermination. Le conflit politique et le siège militaire du Sahara Occidental doit prendre fin.

b. Oeuvrer pour l’établissement d’un mécanisme de l’ONU destiné à protéger les civils sahraouis et rapporter la situation des droits humains au Sahara Occidental.

c. Une réponse immédiate à la demande des civils sahraouis d’être protégé contre la violence des milices armées et la répression par l’Etat marocain.

d. Augmenter la pression sur le Maroc pour :

– Clarifier le sort des sahraouis enlevés;

– Libérer tous les prisonniers politiques sahraouis;

– Garantir les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple Sahraoui, y compris le droit à bénéficier de ses ressources naturelles.

Sahara Occidental, le 29 Septembre 2011

Signé par:

– La famille du Sahraoui martyr Said Dambar

– CODESA (Collectif des Défenseurs Sahraouis des Droits de l’Homme)

– ASVDH (Association Sahraouie des Victimes des violations graves des Droits Humains commises par l’Etat marocain)

– CODAPSO (Comité de défense de l’autodétermination du peuple du Sahara Occidental)

– CSPRON (Comité Sahraoui pour Plan de Règlement de l’ONU et la protection des ressources naturelles du Sahara Occidental)

– Comité de coordination de Gdeim Izik

– Les victimes de disparitions forcées et les arrestations arbitraires au Sahara Occidental

– Comité de défense de la liberté publique et des Droits de l’Homme au Sahara Occidental

– Association sahraouie de protection des prisonniers

– Comité sahraoui pour la défense des droits de l’homme à Smara, au Sahara Occidental

– Organisation contre la torture de Dakhla, au Sahara Occidental

– Comité des familles des Sahraouis kidnappés

– FAFESA, le Forum de l’Avenir de la Femme Sahraouie au Sahara Occidental

– Comité des mères des 15 Sahraouis disparus

– Comité Sahraoui pour la Défense des Droits de l’Homme à Glaimim, Sud du Maroc

– Soleil Libre pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme au Sahara Occidental

– Centre Sahraoui de Protection de la Mémoire Collective

 
Traduction APSO
 
APSO, 06/10/2011

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