MIDRAND, 10 octobre (IPS) – Le Parlement panafricain (PAP), l’organe législatif de l’Union africaine, a invité les pays africains à prendre des sanctions contre le Maroc. Selon le PAP, le Maroc ne respecte pas le droit à l’autodétermination du Sahara occidental.
Le Parlement panafricain, qui doit de réunir encore le 14 octobre dans la ville de Midrand en Afrique du Sud, a reçu une série de recommandations suite à l’enquête menée par une commission africaine pendant le mois de juillet au Sahara occidental. La principale recommandation de la commission est d’inviter l’Union Africaine à encourager à travers son Conseil de la paix et de la sécurité les États membres d’adopter des sanctions ou d’autres moyens de pression contre le Royaume du Maroc.
Le Sahara occidental reste un territoire contesté entre d’une part le gouvernement de la République arabe démocratique du et d’autre part le Royaume du Maroc qui occupe les trois quarts de ce territoire depuis le départ des colonisateurs espagnols en 1976.
Réfugiés
« Plus de 100 000 Sahraouis ont été expulsés de leur territoire durant les 35 dernières années. La plupart de ces réfugiés vivent maintenant dans des camps de réfugiés basés à l’ouest de l’Algérie », a déclaré la Rwandaise Juliana Kantengwa, membre du PAP pour le compte duquel elle a mené la commission d’enquête.
Selon le gouvernement algérien, il y a environ 165.000 réfugiés sahraouis qui vivent actuellement dans les camps près de la ville de Tindouf. Le Parlement panafricain n’a pas de pouvoir coercitif pour faire appliquer ses recommandations. Mais selon Kantengwa, cet organe législatif a une influence considérable au niveau international. « Il s’agit pour le moment d’un conflit silencieux, mais tant que nous maintiendrons ce sujet à l’agenda, la communauté internationale pourra s’intéresser à ce qui se passe dans le Sahara », ajoute-t-elle.
Autonomie
Le Maroc a proposé un plan pour mettre fin au conflit. Selon ce plan, le Sahara occidental obtiendrait un certain degré d’autonomie mais resterait un territoire sous la souveraineté du Maroc. Le Maroc refuse par ailleurs d’organiser un référendum pour savoir si les Sahraouis préfèrent opter pour leur indépendance.
Ouaddadi Cheikh Ahmed El Haiba-, membre du PAP pour le compte du Sahara occidental, qualifie le plan marocain de « plan de la mort ». « Le peuple sahraoui veut exercer soi-même son droit à l’auto-détermination. Nous ne voulons rien d’autre que l’indépendance. »
Le Maroc a quitté l’Union africaine en 1984 lorsque cette institution a reconnu le gouvernement du Sahara occidental comme membre à part entière de l’organisation. Les autres Etats membres ont cependant préservé leurs liens diplomatiques avec le Maroc.
« S’il n’y a pas de sanctions, le Maroc ne risque pas de changer de stratégie au Sahara occidental car il est réconforté dans son rôle par les puissances internationales », conclut El-Haiba.
IPS, 17/10/2011
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