Le phénomène des «indignés»

Par B.Nadir

Le mouvement des indignés prend de l’ampleur en touchant les pays riches. Si en Espagne, les indignés s’indignent contre la politique de leur gouvernement et les Grecs s’insurgent contre la politique d’austérité prônée par leur gouvernement après la crise ayant secoué le pays de la Démocratie antique, les Américains s’indigent contre la politique financière, les banques et Wall Street. A Paris comme à Rome, on imite le mouvement du Caire en occupant les places publiques. Si le mouvement de mobilisation a été faible à Paris, Rome a été secouée par les émeutes et des affrontements entre les indignés et la police. 

 
Le mouvement des indignés né en Espagne et en s’inspirant du «printemps arabe» confirme la crise financière et l’échec du capitalisme. Ce mouvement des indignés n’est qu’une réaction à l’échec de la mondialisation et aussi au capitalisme qui n’arrive pas à se réformer et/ou à «s’humaniser». Cet échec était tant attendu depuis la chute du mur de Berlin où les défenseurs du capitalisme n’ont pas su «démocratiser» la richesse. 
 
La Chine a accéléré le processus de la déchéance du capitalisme. Certains prédissent même une guerre pour «sauver» le capitalisme face à la colère des citoyens qui se disent «outrés» de la «cupidité» et de la «spéculation» des milieux financiers au détriment des travailleurs et de la classe moyenne en allant jusqu’à éliminer cette dernière. Pour les spécialistes, ce phénomène va s’étendre à d’autres pays surtout ceux frappés par la crise à l‘image du Portugal et des anciens pays de l’Est. 
 
L’Allemagne et la France tentent de «sauver» l’Euro et l’UE de la faillite. Déjà en France, on s’insurge contre Sarkozy qui veut sauver la Grèce, l’Irlande et l’Espagne en engageant l’argent des Français. Ce mouvement des indignés nous rappelle le mouvement des syndicats en Europe dans les années 60 et surtout l’après 68 en France comme d’ailleurs les mouvements de libération. Chez nous, on continue à ignorer cette crise et le mouvement des indignés comme si notre pays pourrait échapper à ce qui se passe dans le monde tout en laissant croire que le «printemps arabe» serait un complot de l’occident. Alors comment pourrait-on contre un mouvement des indignés? Chez nous, on continue à «satisfaire» les revendications des mouvements sociaux sans en mesurer les conséquences.
 
Le Carrefour d’Algérie, 1/10/2011 

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