Bien que la situation libyen ne ne soit pas claire encore sur le terrain, il n’en demeure pas moins que des compagnies d’exploitation de firmes étrangères se bousculent déjà pour assurer en pleine guerre l’exploitation des raffineries. Pendant que les deux camps belligérants libyens se livraient à de féroces batailles arrosant un sol assoiffé de sang libyen, des investisseurs sans scrupule aucun, des sociétés pétrolières trépignent d’impatience pour signer de nouveaux contrats.
En réalité, aucun contrat d’exploitation ne peut être conclu tant que la grande Jamahyria ne dispose pas encore d’un gouvernement légitime, issu du peuple après élection. Les batailles fratricides entre Libyens ne font que les affaires de ces patrons de firmes étrangères. Il est peu probable que le CNT qui a reçu le soutien inconditionnel de l’occident, reste les mains ligotées jusqu’à ce que la Libye soit libérée entièrement sans rien conclure avec ses amis français, Italiens et anglais qui ne sont pas venus en Libye pour les beaux yeux des hommes forts du nouveau pouvoir. Le CNT lui-même ignore combien de jours, de mois et d’années, faut-il pour surmonter l’obstacle survenu à Syrte et Bani Oualid, auxquelles viennent se greffer les descentes de militaires partisans de Kadhafi, et les manifestations qui ont eu lieu au coeur de la capitale «Tripoli» que les rebelles disaient tenir entièrement et sécuriser.
Le CNT pour pouvoir goûter au plaisir de la victoire est contraint de mater férocement comme il l’a fait dans plusieurs villes les hommes armés des deux bastions acquis à Kadhafi, Syrte et Bani Walid.
Pour ceux qui ont la mémoire courte, il y a quelques mois les hommes du nouveau pouvoir disaient que leur armée est capable de s’emparer de ces bastions en quelques heures. Dimanche c’est un autre son de cloche, toutes les chaînes de télévision ainsi que les journaux ayant des reporters sur le terrain affirment que les rebelles ont reculé de plusieurs kilomètres au niveau de ces deux bastions qui affichent une résistance farouche, malgré les bombardements de l’Otan. Quelle situation aurons-nous sans l’appui de cette puissance?
Il est vrai à dire que cette résistance à Bani Walid et Syrte n’entraînera pas d’autres populations d’autres villes soumises sous les armes. Du jour au lendemain, tant que le destin n’est pas cerné, les choses pourraient incontestablement prendre d’autres tournures. Les hommes d’affaires en terre libyenne ne sont pas là pour un simple circuit touristique, il n’y a rien à voir, que des morts qui jonchent le sol et des bâtisses en ruine, mais pour prendre leur part de gâteau et sécuriser leurs territoires. Peu importe pour eux si tous les Libyens meurent d’une traite.
Il est vrai à dire qu’une autre guerre se profile à l’horizon dans ce pays sans gouvernement, sans une véritable armée. Les responsables du CNT ne vont-ils pas être débordés sous la pression des puissances d’argent ? La société italienne ENI qui avait suspendu sa production, n’a pas attendu que la Libye soit entièrement libérée du joug de l’ancien régime pour redémarrer en trombe, le gazoduc Greenstream qui relie la Libye à l’Italie. Un redémarrage qui se fait, bien que le pays soit à feu et à sangs, pour ne pas dire que les débuts d’une guerre civile ont commencé, puisque l’on signale par presse entreposées de poches de résistance au coeur même de Benghazi, là où les rebelles se sont préparés pour renverser l’ancien régime de l’ancien Guide de la révolution de septembre 1969.
La résistance farouche des partisans du guide libyen a surpris mêmes les populations versées dans la neutralité du conflit, et les grandes puissances. Assiégée par les hommes du CNT et pilonnée par l’aviation de l’OTAN, Syrte, la ville natale de Kadhafi, a décidé de ne rien lâcher facilement ; elle se bat rue par rue. Une détermination et un courage suicidaires face à deux armées qui ont hâte d’en finir avec cette guerre que certains avaient pourtant pronostiquée comme éclair, vu la débauche de moyens des alliés du CNT. Les pro-Kadhafistes ont prévu une autre tournure des événements. Tout le monde sans exception aucune, pensait que les poches annoncées par le CNT qui croyait tenir avec certitude les informations, allaient être anéanties en un tour de main, mais après un mois de combats féroces.
Les hommes de Syrte et Bani Walid, de véritables guerriers, tiennent encore bon. Pire, ils ont repoussé les rebelles, aidés par deux grandes puissances, la France et l’Angleterre coloniales, leur ayant fait subir de lourdes pertes reconnues par le CNT lui-même.
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