La coalition algéro-sahelienne ouverte au Maroc et à la Tunsie

Un premier effectif des 10 000 soldats dégagé

Un premier effectif théorique d’au moins 10 000 soldats -sur les 75 000 prévusa été dégagé pour commencer les opérations militaires dans la bande du Sahel avant la fin de l’année, a-t-on appris de source militaire. Les actions militaires seront gérées à partir du commandement opérationnel de Tamanrasset, alors que le QG « politique » conjoint est installé à Alger, et des chefs militaires maliens, nigériens et mauritaniens seront associés à toutes les opérations qui se dérouleront sur leur propre territoire, avec de larges extensions de compétences pour les unités de combat afin d’opérer indifféremment dans les pays concernés par la menace terroriste et par le crime organisé. 

 
L’état-major opérationnel « a clairement identifié la contribution de chaque État en terme de forces terrestres et aériennes », mais ils n’ont pas l’intention de transformer « le Sahel en zone de guerre comme en Afghanistan, où on voit des soldats en train de patrouiller avec des dizaines de kilogrammes d’armes sur le dos ». La coalition cherche surtout à faire des actions durables et faire du Sahara une zone de stabilité en matière d’actions, de coopération militaire. 
 
Selon une source militaire de haut rang, la coalition militaire ne devrait pas se suffire des membres actuels, mais le Maroc et la Tunisie seront associés à la démarche sécuritaire, dont l’Algérie demeure la locomotive. La Libye, lorsqu’elle aura un gouvernement représentatif, sera aussi associée au processus sécuritaire. Pour des raisons évidentes, Rabat tergiverse encore pour s’imbriquer dans le processus, comme on le lit sur les colonnes des journaux proches du Makhzen, mais le processus est lancé, et chaque pays de la triple région saharo-sahélomaghrébine devrait apporter sa contribution, car il y va de sa propre sécurité. 
 
À l’issue de la dernière réunion d’Alger, les choses étaient devenues plus claires. Ce sont les quatre pays engagés – Algérie, Mali, Mauritanie et Niger – qui mèneront la lutte contre le terrorisme au Sahel, et non pas les puissances occidentales. De fait, la coalition est prête à combattre Al-Qaïda au Maghreb islamique, qui menace la sécurité au Sahel, mais l’objectif tracé à Alger reste d’éviter à ce que la région devienne une zone de guerre. La sous-région saharo-sahélienne est un espace à vocation touristique, et il faut éviter d’en faire un théâtre d’opérations militaires qui s’inscriront dans la durée…

Fayçal Oukaci

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