Le lynchage de Gadhafi : un western spaghetti

Ceux qui secouaient un Gadhafi saignant et terrifié dans des images qui font déjà partie de l’histoire n’étaient pas des occidentaux, mais des Libyens, mais tout le monde sait que c’était l’OTAN qui a donné le coup de grâce au régime de Gadhafi et qui ont attaqué le convoi dans lequel l’ancien Guide de la Libye essayait de fuir. Des images que les africains ne sont pas près d’oublier.
Il est vrai que Gadhafi était un tyran, un dictateur et un satrape, mais il ne l’est pas plus que d’autres dictateurs qui jouissent du plein soutien de la France. Les crimes de Kadhafi ne sont pas pires que ceux de Teodoro Obiang en Guinée équatoriale, où règne la peur et l’impunité, la dictature libyenne n’était pas plus inhumaine que celle Jameh Yahya de Gambie qui persécute les journalistes, les homosexuels et les démocrates, ou celle du Maroc où le régime écrase la population du Sahara Occidental et tue les jeunes du Mouvement 20 Février.
 Pour des millions d’Africains, la différence est claire. Premièrement, tous ces dictateurs sont fidèles à l’Occident, lui servent d’une manière ou d’une autre, négocient avec le pétrole ou sont soumis aux ordres qui viennent de Paris ou de Washington. Par contre, Gadhafi était un allié inconfortable, quelqu’un qui parlait de l’unité de tous les Africains, de la nécessité de rennoncer au FMI et de créer un Fonds Monétaire Africain, quelqu’un qui misait sur l’Union africaine au point de devenir le principal bailleur de fonds des missions de cette organisation supranationale.
Deuxièmement, personne n’est conscient du fait que la Libye post-Kadhafi est une entreprise savoureuse. Les compagnies pétrolières multinationales ont déjà partagé le gâteau et l’on ne parle pas de bagatelles, mais de milliards d’euros en pétrole et en gaz dans un monde où le carburant devient rare.
Les images de Gadhafi lynché par une foule afolée donne une idée de la justice que la France veut exporter en Afrique. La justice des matons des Western spaghetti qui encouragent les lynchages.
Les images de Gadhafi livré à la colère de la population, puis abattu à coups de balles rappelle trop le président ivoirien, Laurent Gbagbo, et sa femme Simone, humiliés dans une chambre d’hôtel à Abidjan et transformés en trophée de chasse avec lequel chacun pouvait se photographier. En Côte d’Ivoire, c’était l’ONU et l’armée française qui ont bombardé le palais présidentiel pour que les rebelles de Ouattara, assoiffés de sang puissent semer la terreur à la maison à travers les rues d’Abidjan sans être inquiétés, comme ils avaient déjà fait dans la moitié du pays. 
L’attaque de convois en Libye fait-il partie de la défense de la population civile? Le ministre russe des Affaires étrangères,  Sergueï Lavrov, a souligné vendredi que le convoi de l’ex-leader libyen « ne  menaçait personne » lorsqu’il a été frappé par les forces de l’Otan, dont le  mandat était la défense de la zone d’exclusion aérienne.


« Il n’y a aucun rapport entre la zone d’exclusion aérienne et une attaque  contre un objectif au sol, en l’occurrence le convoi, d’autant qu’il ne peut  être question de protéger des civils vu que ce convoi n’attaquait personne. On  peut même dire qu’il était en fuite », a déclaré M. Lavrov à l’antenne de la  radio Echo de Moscou. 


De qui se moquent-ils? Les limites de l’ingérence, n’ont-ils pas été franchies?

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