Le Polisario critique la position de l’Europe

Le Front Polisario a appelé depuis Bruxelles l’Union européenne (UE) pour que soit mis un terme au « meurtre » et à la « répression » au Sahara occidental.
Qualifiant la demande sahraouie en direction de l’UE de pressante, le ministre sahraoui délégué pour l’Europe, membre de la direction du Front Polisario, Mohamed Sidati, a indiqué dans une lettre adressée à Mme Catherine Ashton, haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, que l’Europe doit intervenir « en toute urgence » et venir en aide à une population qu’il estime en danger et pour que soit mis «un terme au meurtre et à la répression au Sahara occidental».

« Il est affligeant de constater qu’au moment où L’ONU réaffirme, dans une nouvelle résolution, le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination, l’UE continue d’observer le silence devant les graves violations des droits de l’homme commises par l’Etat marocain au Sahara occidental », a-t-il dit.

Poursuivant ses critiques à l’égard de l’Europe, Mohamed Sidati a relevé que « L’UE, qui a choisi de faire du régime répressif marocain un partenaire en lui octroyant un statut privilégié et en lui prodiguant des aides financières, dispose suffisamment de moyens pour infléchir la politique d’occupation et de répression (du Maroc) au Sahara occidental ». Dans ce sens, il a précisé que les événements tragiques que connaît le Sahara «ne peuvent pas et ne doivent pas laisser indifférente l’UE», laquelle, a-t-il ajouté, fait du respect des droits de l’homme un «principe cardinal de sa politique extérieure».

Le ministre sahraoui a, dans ce contexte, évoqué la « répression dans le sang par les forces d’occupation marocaines à Laâyoune contre une tentative de rassemblement pacifique des Sahraouis en souvenir de Gdaïm Izik », le 9 octobre 2011, déplorant ainsi la « violence inouïe de la réaction des forces marocaines ». Des violences passées, selon lui, « sous silence ». Il a souligné qu’ « en plus de la traque des manifestants, dont des femmes, et les blessures qui leur ont été infligées, l’activiste des droits de l’homme, Sultana Khaya, figure parmi les victimes, elle qui avait été déjà défigurée et avait perdu un œil suite à une agression policière le 9 avril 2007 ». C’est dans cette optique que le responsable sahraoui a accusé le royaume du Maroc d’agir dans « l’impunité » et de pratiquer le « terrorisme d’Etat », regrettant le fait que « l’état de siège déjà existant à Laâyoune soit renforcé », faisant ainsi part d’un climat de « peur et de terreur » chez les Sahraouis. M. Sidati a signalé, en outre, que les autorités marocaines ont procédé à des arrestations et ont déclenché une « chasse à l’homme sur l’étendue du territoire sahraoui qu’elles occupent illégalement ». Au total, dit-il, 20 personnes, dont 9 femmes, souffrent de blessures, a-t-il déploré, ajoutant qu’une « femme handicapée (Mbarka Ndour) a été brutalisée ».

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