L’opération a eu lieu à la veille de la visite du président Malien et la sécurisation par l’armée des frontières Est
L’enlèvement des ressortissants espagnols et italiens dans le camp de « Rabuni » du Polisario à Tindouf est-il le résultat d’un relâchement sécuritaire en raison du calme de la région ? Ou cette opération d’étrangers dans une région connue pour sa forte présence militaire cache-t-elle des zones d’ombres et de nombreux points d’interrogation ?
Plusieurs données laissent penser que l’enlèvement des ressortissants étrangers appartenant à une ONG, est plus qu’une tentative de défier les forces de sécurité de la part du groupe criminel, dont des sources locales disent qu’ils sont venus du nord du Mali, et ont passé la frontière algérienne jusqu’à Tindouf pour enlever des ressortissants espagnols et italiens. Est-il possible que des « terroristes » entreprennent cette opération au résultat incertain, et se risquent dans une région militaire, juste pour enlever des étrangers, au moment ou le nord du Mali grouille en cette période d’un grand nombre de touristes étrangers, à l’occasion du lancement de la saison touristique au Sahara ? Ce qui signifie que les exécuteurs de cette opération sont un commando entrainé pour des opérations spéciales et que c’est loin d’être une attaque d’un groupe terroriste.
Cette opération, qui intervient à la veille de la visite du président malien Toumani Touré en Algérie, et qui durera trois jours, laisse penser que le timing choisi pour son exécution et la région d’où viennent les assaillants, a pour but de perturber cette visite, sachant qu’il y a des dossiers économiques et sécuritaires à débattre entre le président Bouteflika et son invité Toumani Touré, ce qui rend l’opération de « Rabuni » plus qu’une tentative de se montrer ou d’obtenir une rançon.
Il n’est d’un autre coté pas a écarter que la planification de l’enlèvement à la frontière sud ouest du pays, ce qui n’était jamais arrivé avant même au plus fort de la présence de groupes terroristes, avait pour objectif d’empêcher l’Algérie de sécuriser ses frontières contre les trafiquants d’armes libyennes, sachant qu’il est connu que l’état major a fourni de gros efforts et mis en place des moyens considérables, depuis le début du conflit en Libye, pour transférer des forces militaires, la gendarmerie et la police pour contrôler la frontière sud qui s’étend sur plus de 900 km. Les forces de l’armée ont grâce à ce renforcement réalisé des résultats en déjouant plusieurs opérations de faire passer des armes de Libye vers la région du sahel et éliminer des dizaines de terroristes et de groupes de trafiquants durant les six derniers mois.
L’enlèvement des deux otages espagnols et d’une italienne ne peut donc être compris que comme une tentative de faire diversion et de créer une situation de panique et pousser l’armée à renoncer à son plan de sécuriser la frontière Est, ce qui est un scénario qui dépasse l’organisation terroriste et laisse entrevoir la main de l’étranger.
El Khabar, 23/10/2011
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