Par Sayah
En Grèce; cela va mal. En Espagne, en Italie et aujourd’hui, en Russie, des centaines de milliers de citoyens protestent contre leur gouvernement. Des policiers chargent les manifestants à coup de bombes lacrymogènes. Des blessés sont emmenés en ambulance et des protestataires femmes sont traitées durement. La crise en Europe et aux States, bat son plein mais là-bas, on ne parle que de démocratie, de liberté de pensée et d’agir. Les marches et les appels à la désobéissance deviennent monnaie courante et aucun pays n’est à l’abri d’émeutes imminentes car le mécontentement est généralisé.
Par médias interposés, l’on affiche les salaires mirobolants des banquiers british et suisses qui avoisineraient les 10 millions d’euros par an et l’on ne parle que de recapitalisation et de rééchelonnement de la dette grecque. Le printemps arabe aura fait des émules mais cela est différemment interprété selon que vous vous trouviez à Barcelone, Rome, Moscou ou plus simplement à Sanâa, Benghazi ou Amman. Là-bas, toute charge de policiers antiémeutes est LEGALE, réglementaire et…justifiée.
En Grèce, par exemple, toutes les marches ont commencé paisiblement, sans accroc sauf que le gouvernement a, à chaque fois, ordonné que les protestataires n’avaient pas à s’ingérer dans les décisions politiques de leurs élus. En Russie, des milliers de citoyens anti-Poutine s’élèvent et s’opposent à la tenue des élections législatives qu’ils savent «jouées» d’avance et en Espagne, des protestataires basques s’élèvent pour l’amélioration de leurs conditions de vie et l’abolition des inégalités. Mais là bas, ce sont des comportements démocratiques.
Dans les pays arabes, une marche tournant au vinaigre et à la destruction des édifices publics et des biens privés ne doit aucunement «obliger» le gouvernement à faire appel à ses forces de l’ordre sinon on criera au «crime» et à l’instabilité politique. Chaque gouvernement arabe, hormis les royaumes d’Extrême Orient, est tenu de ménager le chou et la chèvre s’il ne veut être pris dans le collimateur des médias et politiques européennes.
Les chaînes satellitaires orientales El Djazira et El Arabiya se saouleront, à longueur de journées, des ébats enregistrés dans les pays frères et commenteront, COMME IL SE DOIT, chaque charge de policiers et chaque émeute de citoyens comme UN SOULEVEMENT populaire contre l’ordre établi. Etant dit que chaque analyse politique, chaque commentaire est démocratiquement dicté par leurs bailleurs de fonds sinon pourquoi iraient-ils chercher des poux sur des crânes scalpés ou chauves?
Le Carrefour d’Algérie, 24/10/2011
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