Le Front Polisario aux trousses des ravisseurs

Le Front Polisario était toujours, dans la journée d’hier, à la poursuite des ravisseurs de trois coopérants étrangers, enlevés dimanche dans un camp de réfugiés à Tindouf.
«Nous gardons toujours espoir de rattraper les terroristes qui sont derrière cet enlèvement, qui se dirigeaient, selon les dernières nouvelles, vers le Mali», affirme une source à Tindouf, ajoutant que «la distance qui sépare les assaillants et les troupes du Polisario est d’une cinquantaine de kilomètres. Et ils les rattraperont tôt au tard». Ce que dément un ministre malien, cité par l’AFP, qui affirme qu’«il n’y a aucune trace des otages européens dans le nord du Mali». «L’enlèvement des otages européens s’est opéré sur un territoire dont le Polisario dit avoir le contrôle. C’est donc sous sa responsabilité que les événements se sont déroulés», a-t-il ajouté. Selon les témoignages, un groupe armé s’était introduit, dans la nuit de samedi à dimanche, dans le centre d’accueil de Hassi Rabuni, qui abrite le siège du gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
Le garde sahraoui grièvement blessé lors de cet assaut, «dont la voiture a été criblée de balles», semble être sorti de danger, après avoir été transféré à l’hôpital de Tindouf. C’est la première fois qu’une attaque de ce type est perpétrée dans les camps des réfugiés. «Cela a installé un certain climat de peur et d’affliction. Ce n’est pas la psychose, mais la tension est palpable, que cela soit au sein des humanitaires et coopérants étrangers ou au sein de la communauté sahraouie», explique l’un d’eux. Craintes qui, assure ce dernier, n’ont provoqué, pour l’heure, aucune défection. «Personne, ici, n’envisage de plier bagage. Bien au contraire», confie-t-il. Et même si l’attaque n’a toujours pas été revendiquée, les Sahraouis sont persuadés qu’il s’agit d’un acte perpétré afin de saper leur cause. Le président de la RASD, Mohamed Abdelaziz, a réaffirmé que le gouvernement a pris les mesures nécessaires et a lié les contacts avec les pays voisins et toutes les parties concernées pour traquer les terroristes et libérer les otages. 
Dans une lettre adressée à l’Union africaine (UA), publiée par Sahara Presse Service (SPS), M. Abdelaziz demande à l’UA et à la communauté internationale de «hâter la condamnation de ce lâche attentat, de se solidariser, d’aider et de soutenir le peuple sahraoui et le Front Polisario pour faire face à un tel acte terroriste».
Pour le président sahraoui, «cette attaque terroriste contre de paisibles camps où vivent des réfugiés sahraouis pacifistes, femmes, enfants, personnes âgées, handicapées, représentants d’organisations internationales et d’ONG, travaillant dans le domaine humanitaire, vise à intimider les coopérants étrangers, altérer la solidarité internationale avec la cause de ces réfugiés, mais aussi serrer l’étau autour d’eux en les privant de l’aide humanitaire internationale».
Ghania Lassal
EL Watan, 24/10/2011

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