Alors que la France s’est félicité la semaine dernière de la libération par le Hamas de Gilad Shalit, le jeune soldat israélo-français retenu par le mouvement palestinien depuis cinq ans, très peu ou pas d’efforts n’ont semble-t-il été déployés par Paris pour tenter d’obtenir la libération d’un autre Français retenu prisonnier, cette fois-ci, dans les geôles israéliennes. Salah Hamouri, un jeune étudiant franco-palestinien, qui, tout comme Gilad Shalit, possède la double nationalité française et israélienne ne suscite visiblement pas la même mobilisation de la part de l’Elysée qu’à suscité le soldat israélien qui n’a pourtant, hormis sa nationalité héritée de sa mère, jamais eu aucun contact avec la France.
Certes, certains observeront qu’au contraire de Shalit, Hamouri n’est pas un prisonnier de guerre mais un prisonnier de droit commun arrêté en Israël pour projet d’assassinat du chef spirituel du parti ultra-orthodoxe Shass, le rabbin Ovadia Yossef. Condamné à sept ans de prison, il a toutefois toujours clamé son innocence. Mais l’on se souvient bien que Nicolas Sarkozy ne s’est, par le passé, pas embarrassé de ce type de détail.
En effet, il y a quelques mois seulement le président français à provoqué un incident diplomatique avec les autorités mexicaines en prenant publiquement et sans la moindre ambiguïté la défense de Florence Cassez une française emprisonnée au Mexique pour enlèvement, séquestration, délinquance organisée et possession d’armes à feu et de munitions à l’usage exclusif des forces armées. Cette dernière, qui assure elle aussi être innocente, a reçu le soutien total de l’Etat français et plus particulièrement de Nicolas Sarkozy qui a, à de très nombreuses occasions, évoqué son cas et qui a déclenché tout un processus pour tenter d’obtenir le plus vite possible le transfert de celle-ci vers la France. Des efforts louables des autorités françaises mais qui ne semblent pas s’étendre à tous les citoyens.
Ainsi, la famille de Salah Hamouri et notamment sa mère, française, a multiplié les efforts pour obtenir l’attention de l’Elysée sur ce dossier, alors que celui-ci a déjà purgé plus de trois années de prison. D’ailleurs, la mère de Hamouri ne demande pas au président français d’intervenir pour obtenir une libération exceptionnelle de son fils mais seulement à ce que Sarkozy veille à ce que les Israéliens le libèrent dans le cadre d’une libération anticipée d’ores et déjà prévue. Reste à voir désormais quelle attitude adoptera dans ce dossier et si finalement après des années d’indifférences quelques actions seront prises.
F. M.
Le Jour d’Algérie, 27/10/2011
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