Dans ce contexte, le gouvernement marocain a engagé des lobbies dont la tâche est de diffuser toute sorte de mensonges et désinformations sur les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf, où vivent plus de 160.000 réfugiés ayant fui l’invasion barbare du pays voisin.
La machine de diffamation tente de donner la pire image possible sur la nature des sahraouis et de leur avant-garde, le Front Polisario, que la communauté internationale a toujours perçu comme une société démocratique, ouverte et lointaine de toute sorte d’extrémisme.
Une des réalités qui transforment les nuits de Rabat en cauchemars est la représentativité du Front Polisario qui oblige les responsables marocains à s’asseoir avec les sahraouis sur la même table sous l’égide des Nations Unies. Par conséquent, le Maroc cherche à mettre fin à cette représentativité et, de la sorte, en finir avec les négociations.
Wikileaks avait révélé que le Maroc tente de convaincre l’opinion internationale que le Polisario détient les réfugiés sahraouis dans des réserves contre leur volonté, et que le mouvement de libération sahraoui est impliqué dans les réseaux de trafic de drogue et du terrorisme.
C’est vrai que le Maroc, contrairement au Polisario, a les moyens de mener une guerre de propagande spectaculaire. Cela n’a pas empêché la communauté internationale de poursuivre l’aide humanitaire destinée aux réfugiés sahraouis, même si elle a diminué considérablement. Malgré la pression du gouvernement de Bush et de la France, l’ONU n’a pas cessé de rappeler le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Le Conseil de Sécurité n’a pas avalé la solution marocaine basée sur une autonomie sous la souveraineté du Maroc. La communauté internationale s’est prononcé contre le statu quo sur lequel Rabat s’est accomodé pendant de longues années dans le but essoufler la résistance sahraouie.
Cette réalité impose une question : le gouvernement marocain, est-il si naïf qu’il continue à croire que la propagande va lui rapporter le succès dans la bataille diplomatique du Sahara Occidental ?
C’est vrai que le peuple marocain est embobiné par la machine de propagande marocaine, mais les responsables marocains, croient-ils qu’ils peuvent aussi duper la communaté internationale ?
Trois coopérants étrangers ont été enlevés à Rabouni, mais comme dicté par le proverbe sahraoui, « le temps est le pire ennemi du menteur ». Tôt ou tard, la communauté internationale saura la vérité sur cet enlèvement. La naïveté des autorités marocaines leur pousse à croire que cet évènement leur offrira le Sahara Occidental et ses immenses richesses dans un plateau d’argent.
Leur naïveté aussi fait qu’ils bloquent les négociations jusqu’à l’année prochaine. Ils croient que le fait de repousser le conflit encore deux ans, la période du membership du Maroc au Conseil de Sécurité leur permettra de venir à bout de la patience de l’Envoyé Spécial du SG de l’ONU, M. Christopher Ross. Dans l’espoir de trouver un autre médiateur plus à l’écoute de leurs thèses.
Le désarroi du Maroc n’a jamais été aussi grand. La pression de l’ONU s’accentue pour parvenir à une solution pour un conflit qui n’a fait que trop duré. En particulier, à la lumière des évènements qui ont secoué le monde arabe. La crise économique et sociale bat son plein et les caisses de l’Etat sont vides. Le régime poursuit l’assassinat des militants du Mouvement 20 Février qui a mis a nu la mascarade des réformes royales. L’Algérie a gagné la place de principale puissance régionale. Et les alliés du Maroc, le PSOE de l’Espagne et l’UMP de Sarkozy battent en retraite. Au mois de novembre, le PP, qualifiés par les marocaines d’ennemi juré, rendra l’Espagne à sa position traditionnelle de neutralité. Dans six mois, le PS reconnaîtra les crimes coloniales français en Algérie, ce qui donnera un coup de pouce aux relations entre les deux pays.
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