Le président de la République sahraouie, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a déclaré hier à Alger à l’ouverture de la 2e conférence internationale sur le «Droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui», que «la résistance, y compris armée, est un droit légitime et légal, confirmé par le droit international».
Le président du Front Polisario a souligné qu’au Sahara occidental, pays en voie de décolonisation, le droit et la légalité ont été «vulgairement bafoués par le royaume du Maroc qui a envahi et annexée le territoire le 31 octobre 1975 avec la complicité de l’Espagne, qui n’avait pas respecté ses engagements internationaux en tant que puissance coloniale administrant le territoire». Et d’ajouter : «face à cette situation, le peuple sahraoui, qui avait déclenché sa lutte de libération le 20 mai 1973 sous la bannière du Front Polisario, ne pouvait que poursuivre sa résistance et son rejet de toute forme de colonisation. La résistance qui s’inscrit dans une longue tradition de lutte dont l’une des principales étapes fut celle du soulèvement de Zemla, dirigée par Mohammed Sidi Brahim Bassiri le 17 juin 1970».
M. Abdelaziz a indiqué que «ce non-respect des engagements contractés met le Maroc en porte-à-faux avec le droit international et nécessite une réaction de la part de la communauté internationale, qui doit exercer des pressions et imposer des sanctions contre le gouvernement marocain afin qu’il cesse d’obstruer l’organisation du référendum».
S’adressant à la communauté internationale, empressée à adopter des résolutions protégeant les civils dans plusieurs régions du monde, le président sahraoui a appelé à plus des responsabilités vis-à-vis des graves violations des droits de homme commises par le Maroc, depuis son invasion et dont sont témoins des ONG et institutions des droits de l’homme, y compris le Haut commissariat aux droits de l’homme de l’ONU».
M. Abdelaziz a indiqué que «les militantes et les militants de l’Intifada pour l’indépendance doivent être soutenus. Ils sont soumis à un régime de terreur, aux tortures les plus abjectes, aux arrestations, aux enlèvements et aux procès infâmes, y compris devant des tribunaux militaires, dont le cas des prisonniers arrêtés lors des événements de Gdeim Izik».
Il a estimé que «la résistance pacifique sahraouie a besoin de l’appui et du soutien de tous les amis de la démocratie et de la liberté.
M Abdelaziz a demandé à l’ONU d’assumer ses responsabilités à l’égard de ce territoire non autonome, et d’intervenir d’urgence afin de libérer Yahia Mohammed El Hafed Iazza et tous les autres prisonniers politiques sahraouis, de révéler la vérité sur le sort de plus de 651 disparus sahraouis, de démanteler le mur militaire marocain qui divise le pays et sépare son peuple, et de mettre un terme au pillage effréné des ressources naturelles sahraouies. L’ONU doit également créer un mécanisme permettant à la MINURSO de surveiller et protéger les droits de l’homme, ajoutera-t-il.
Le kidnapping des trois humanitaires européens fortement condamné
Le président sahraoui a condamné fortement «l’acte terroriste lâche qui a visé les camps de réfugiés sahraouis et conduit à l’enlèvement de trois coopérants européens dans le secteur humanitaire. M. Abdelaziz a indiqué que «la république sahraouie, qui fait partie de la convention de lutte contre le terrorisme de l’Union africaine, ne ménagera aucun effort pour libérer les otages dans les plus brefs délais».
Selon lui, «il s’agit d’un acte terroriste qui vise le Front Polisario et accentue les douleurs du peuple sahraoui, qui a souffert et continue de souffrir du terrorisme de l’Etat Marocain et de ses crimes contre l’humanité qu’il ne cesse de perpétrer depuis son invasion militaire». Et d’ajouter que «le peuple sahraoui souffre encore de l’injustice et de l’indifférence de certaines puissances influentes au sein du Conseil de sécurité».
Enfin, le président sahraoui a rendu un vibrant hommage à l’Algérie et à son président, M. Abdelaziz Bouteflika.
Il a indiqué qu’«en étant aujourd’hui sur cette terre bénie d’Algérie, nous ne pouvons qu’exprimer notre profond respect et reconnaissance envers ce pays de la liberté, de la dignité, de la bravoure et de l’orgueil».
Mohammed Zerrouki
Mohammed Zerrouki
Le Jeune Indépendant, 30/10/2011
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