Des centaines de personnes se sont rassemblées samedi soir à Paris pour réclamer «vérité et justice» sur l’enlèvement en 1965 dans la capitale française de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka.
Portant des portraits d’opposants ou de simples citoyens marocains disparus, les manifestants ont appelé notamment à ce que «les raisons et les complicités d’Etats cessent d’entraver l’action de la justice» dans la recherche de la vérité sur les «disparitions forcées» des opposants et des politiques marocains.
Ils répondaient à l’appel de l’Institut «Mehdi Ben Barka» et «Mémoire Vivante» qui, avec le soutien d’associations des parents de disparus et de défense des droits de l’homme au Maroc, organisent chaque 29 octobre de l’année l’anniversaire de la disparition de l’opposant marocain Mehdi Ben Barka en 1965, devant la brasserie Lipp, lieu où il devait déjeuner avec le cinéaste Franju et un journaliste pour discuter de la réalisation d’un film sur la décolonisation. 46 ans après l’enlèvement du dissident marocain, sa famille est toujours en quête de vérité sur ce fait marquant de la vie politique du royaume et de l’ensemble des pays du Tiers monde,
à une époque où l’opposant Ben Barka était perçu comme un leader des pays en voie de développement et un des penseurs du processus de décolonisation dans le monde. Selon son fils Bachir, le dossier en justice en France concernant l’affaire Ben Barka n’a pas avancé.
«Je dirai même qu’il a reculé. En 2010, nous avions annoncé que nous allions voir le juge pour la reconnaissance de documents dont le secret défense allait être levé par le ministère de la Défense et que ces documents ce sont ceux que le juge a pu saisir dans le siège des services secrets français», a-t-il rappelé, regrettant que «seulement une partie insignifiante des documents a pu bénéficier de cette levée du secret défense».
«Cela est intervenu contrairement à la vie de la commission consultative du secret de défense nationale. Et depuis, l’affaire est au point mort du côté de la justice française», a-t-il indiqué à l’APS, affirmant que cette «obstruction à la vérité est une décision politique».
«Au Maroc, le même blocage est constaté du fait que la commission rogatoire du juge français pour entendre les témoins, responsables sécuritaires notamment, qui pourraient apporter des éléments sur l’enlèvement de mon père, n’est pas encore opérationnelle, malgré toutes les précisions que le juge en question a envoyées à qui de droit», a ajouté le fils de l’opposant marocain.
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