ALGER – Les violations « massives et répétées » des droits de l’homme dans les territoires occupés par le Maroc ont été dénoncées avec force samedi à Alger par les participants à la 2ème conférence internationale sur le thème « Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui ».
Le président sahraoui, Mohamed Abdelaziz, qui intervenait à l’ouverture de cette rencontre, a exhorté la communauté internationale, qui s’était empressée d’adopter des résolutions protégeant les civils dans plusieurs régions du monde, à avoir « le même sens de responsabilité vis-à-vis des graves violations des droits humains commises par le Maroc depuis son invasion et dont sont témoins des ONG et institutions des droits de l’homme y compris le Haut-commissariat aux droits de l’homme de l’ONU ».
« La défense des droits de l’homme est un devoir pour tous et ne doit souffrir d’aucune sélectivité et d’aucun double standard. On ne peut pas s’ériger en défenseurs des droits de l’homme et en même temps nier un autre droit fondamental qui est le droit des peuples à l’autodétermination et ne pas appuyer la résistance légitime des peuples en lutte », a-t-il expliqué.
Il a appelé à exercer des pressions et imposer des sanctions contre le gouvernement marocain afin qu’il cesse d’empêcher l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.
De son côté, Kamel Rezzag-Bara, membre fondateur du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), a indiqué que l’Algérie « continuera à soutenir le droit fondamental du peuple sahraoui à exercer son autodétermination par la voie d’un référendum libre, juste et transparent ».
« C’est cela la constance de la position algérienne. Quoi qu’il nous en coûte, le caractère symbolique de notre propre Révolution nous impose de rester fidèle à ses valeurs », a-t-il fait valoir.
M. Rezzag-Bara a relevé que le Sahara occidental est le seul cas d’occupation illégale d’un territoire par un régime qui « exploite ses richesses sans aucun réel contrôle et sans qu’on mette un terme à cette spoliation », notant que la MINURSO (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental) est la seule mission onusienne à ne pas avoir de compétence en matière d’observation et de respect des droits de l’homme.
La commissaire de l’Union africaine (UA) chargée des affaires sociales, Bience Philomina Gawanas, a indiqué que l’UA demeure « solidaire » avec le peuple du Sahara occidental dans sa lutte pour son droit à l’autodétermination.
« Je suis venue à Alger pour exprimer la solidarité de l’Union africaine et des peuples africains avec la lutte menée par le peuple sahraoui pour recouvrer son indépendance ». Pour elle, « l’Afrique ne sera totalement libre que lorsque le Sahara occidental obtiendra son indépendance ».
Elle a souligné que l’UA « ne ménagera aucun effort » pour que le peuple sahraoui dispose de son droit inaliénable à l’autodétermination, dénonçant, d’autre part, la « spoliation systématique » des ressources naturelles du Sahara occidental par l’occupant marocain.
Le secrétaire général du Parti communiste libanais, Khaled Hadadah, a indiqué, pour sa part, que « la seule voie qui reste pour le peuple sahraoui opprimé est celle de la résistance ».
Il a appelé au respect des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental et à la mise en oeuvre de la feuille de route pour le règlement du conflit, conformément aux résolutions de l’ONU en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
Le Français, Roland Weyl, vice-président de l’Association internationale des juristes démocrates, a estimé que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est la base essentielle du système des relations internationales, rappelant que « le Maroc a occupé le Sahara occidental en violation de l’article 2-4 de la Charte des Nations Unies qui interdit le recours de la force dans les relations internationales ».
« Juridiquement, l’occupation marocaine est une agression. Le résistance est donc légitime. Le peuple sahraoui est en droit de résister pour reconquérir son indépendance », a-t-il soutenu. M. Weyl a dénoncé la position de la France qui favorise injustement le Maroc et bloque une solution juste et définitive du conflit en usant du droit de veto.
« Si la France oppose un veto au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à sa mise en œuvre, ce veto doit être considéré comme nul », a-t-il affirmé, expliquant que le Conseil de sécurité a pour rôle de faire respecter les principes fondamentaux de la Charte de l’ONU et non pas de les violer.
La 2ème conférence internationale sur le thème « Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui » réunit une centaine de représentants d’institutions et d’ONG européens, américains, africains et asiatiques, ainsi que des personnalités politiques, universitaires et intellectuels.
Elle a pour objectif de dénoncer les « violations massives et répétées des droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental ». Il est attendu que les participants lancent un appel à l’ONU à appliquer « rapidement » ses résolutions qui, toutes, prévoient un référendum d’autodétermination transparent et loyal sous la supervision des Nations unies.
Une déclaration finale sera adoptée à l’issue de cette rencontre de deux jours organisée par le CNASPS.
APS, 30/10/2011
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