La présidente de l’Association marocaine des droits de l’homme (AMDH), Khadija Ryadi, a exprimé hier sa solidarité avec les prisonniers sahraouis en grève de la faim dans la prison de Salé et avec leurs familles.
En tout, 24 détenus arrêtés lors du démantèlement du camp sahraoui Gdaïm Izik il y a de cela une année ont observé une grève de la faim pour leur libération. Cette grève est la quatrième depuis leur incarcération.
Le but est d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les conditions de leur détention. Ils sont accusés d’«atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, de formation d’une bande criminelle et d’atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction», crimes passibles de la réclusion à perpétuité Khadija Ryadi, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse animée par les familles des prisonniers politiques sahraouis au siège de l’AMDH, a affirmé que «son organisation suit avec attention ce dossier à l’instar de toutes les questions des violations des droits de l’homme, critiquant la comparution des détenus sahraouis devant une cour martiale».
Elle a indiqué que «le fait qu’ils doivent passer devant un tribunal militaire est pour nous, en tant que défenseurs des droits humains, une décision qui porte atteinte aux normes d’un procès équitable, puisque ce sont des personnes civiles», ajoutant qu’«on ne peut pas faire passer des personnes civiles devant un tribunal militaire». Dans un rapport établi en décembre 2010 sur le démantèlement du camp de Gdaïm Izik, l’AMDH avait relevé des cas de violation des droits humains contraires aux conventions et normes internationales des droits de l’homme. Les familles des prisonniers politiques sahraouis incarcérés à la prison de Salé, près de Rabat, ont lancé à l’occasion un appel pour leur «libération inconditionnelle», ou alors l’organisation d’un procès juste et équitable devant la justice civile. «Nous appelons à la libération de nos parents incarcérés depuis une année à la prison locale Salé 2, sinon l’organisation d’un procès juste et équitable devant une justice civile, l’amélioration de leurs conditions d’incarcération et la jouissance de leurs droits», a déclaré Mustapha El-Machdounfi.
Pour rappel, cette grève de la faim des 24 détenus a coïncidé avec le démantèlement du camp sahraoui de Gdeim Izik par les forces marocaines survenu le 8 novembre 2010 et dont le bilan des décédés n’a pas encore été réellement établi.
Y. M.
Le Jeune Indépendant, 3/11/2011
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