Les services secrets marocains accusés d’être les instigateurs de l’attentat de Marrakech

EN CHERCHANT À ACCUSER L’ALGÉRIE, LE MAKHZEN TOMBE DANS LE PIÈGE D’AL-QAÏDA
Alors que le Makhzen marocain cherche coûte que coûte à impliquer Alger, ou du moins la rendre responsable, dans le rapt opéré aux camps des réfugiés de Hassi-Rabouni, au sud de Tindouf, des membres de la salafiya djihadiya emprisonnés à Salé et Casa ont accusé les services secrets marocains d’être derrière l’attentat de Marrakech. Ils ont même pu, avec l’aide de leurs compagnons restés en liberté, poster des vidéos accusant le Makhzen. C’est pratiquement la troisième accusation qui émane de l’intérieur du Maroc et qui pointe du doigt le Makhzen. 
Lors des dernières manifestations de Marrakech, des membres de la «salafiya djihadiya » marocaine ont réfuté la responsabilité des islamistes dans l’attentat de Marrakech. Pour eux, ils s’agit d’une tentative de la part des services secrets marocains pour détourner l’attention de la population des revendications sociales et politiques en cours. «La salafi, la wahabi, almakhzen houwa al-irhabi», ont scandé les membres de la salafiya. De fait, les services secrets de Sa Majesté se sont vite trouvés au box des accusés, eux qui cherchaient soit à désigner des salafistes proches d’Al-Qaïda au Maghreb, comme responsables de l’attentat, soit à désigner un pays voisin -en l’occurrence l’Algérie- comme instigateur. 
Trois Marocains ont été arrêtés dans le cadre de l’enquête sur cet attentat, dont un homme qui aurait affiché son allégeance à Al-Qaïda, selon le ministère marocain de l’Intérieur. Les deux engins explosifs qui ont sauté dans le café Argana de la place «Jemaa el-Fna» ont fait 17 morts, essentiellement des touristes étrangers, parmi lesquels huit Français. Cette gifle cinglante, et «en plein public» intervient après le démenti diffusé par Aqmi. Al-Qaïda au Maghreb islamique a nié toute implication dans l’attentat meurtrier du 28 avril à Marrakech, au Maroc. Le démenti d’Aqmi avait sonné aussi comme un démenti aux tentatives du makhzen de faire diversion et d’occuper les foules par un attentat qui pourrait rassembler le peuple autour de leur roi.
F. O.
Le Courrier d’Algérie, 3/11/2011

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