L’IRAN NE SUIVRA PAS LES TRACES DU PAKISTAN. IL EN SERA EMPÊCHÉ. UN DEUXIÈME PAYS MUSULMAN À ENTRER DANS LE CLUB NUCLÉAIRE ? JAMAIS.
Israël, c’est-à-dire les Etats-Unis, c’est-à-dire la Grande-Bretagne, c’est-à-dire également la France, c’est-à-dire l’Alliance atlantique, ne va pas rater l’occasion d’appliquer le principe américain de la guerre préventive. L’Iran sera une menace future. Israël sait qu’il bénéficiera de l’impunité dans le cas où il lance son aviation et ses missiles à longue portée sur les cibles iraniennes ayant un lien avec le nucléaire. Riposte iranienne sur le territoire israélien ?
Une telle riposte sera «exigée» par Israël. Elle justifiera l’entrée en lice des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et peut-être même de quelques pays arabes du côté du Golfe. Intervention des pays du Golfe ? Il y a déjà eu au moins deux précédents. En mars 2003, les pays arabes du Golfe avaient donné la caution régionale arabe à la guerre contre l’Irak bien que le Conseil de sécurité onusien ait refusé de lui donner la caution internationale. Un autre précédent avec la guerre contre la Libye.
Le Pakistan a fait «l’erreur» de sa vie. C’est la perception israélo-américaine. Il se sait pays musulman et savait que jamais il ne serait permis à un pays musulman d’accéder au nucléaire. L’Irak avait payé pour son audace. Sans le 11 Septembre, le Pakistan aurait payé pour avoir transgressé cette ligne non écrite. Le péril vert était constitué par l’islamisme. Il l’est aujourd’hui par une nouvelle menace rehaussée : l’islamisme nucléaire. Nouveau rehaussement de la menace. Le terrorisme islamiste nucléaire. Le Pakistan est aujourd’hui pris en tenailles entre les Américains qui l’accusent de «lever le pied» dans la lutte contre les taliban et Al-Qaïda, et ces derniers qui l’accusent de s’aligner sur les Etats-Unis et d’appliquer les ordres américains. Pratiquement, le Pakistan, depuis septembre 2001, vit entre deux feux. Il doit à ces attentats d’être oublié comme cible américaine pour son entrée dans le club nucléaire.
SOFIANE IDJISSA
La Nouvelle République, 5/11/2011
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