Volontairement, la politique de communication de l’Otan et du CNT a occulté les images des destructions des infrastructures libyennes. Lorsque des forces armées d’un pays donné, y compris les Etats-Unis, interviennent dans un autre pays sans la caution onusienne ou alors par dépassement de celle-ci, et qu’en découle la destruction de toutes les industries, des infrastructures, ,et que soient commis des préjudices certains matériels et immatériels, pratiquement irréversibles, quelle partie du droit international devrait obliger l’agresseur à réparation ?
Il a été question de réparation en faveur des victimes des radiations nucléaires causées par les essais nucléaires français à Reggane. Mais, si la partie française ne veut pas entendre parler des réparations des préjudices commis à l’encontre des populations exposées alors que ces préjudices ont vraiment existé, de quel recours disposeraient ces populations ? Sur le plan international, il est autant difficile de faire reconnaître de telles erreurs que de faire reconnaître un génocide. Si pour ce qui concerne la réparation du préjudice causé à une victime d’une erreur judiciaire, il existe des procédures quand l’erreur reconnue a produit ses effets, cela n’est pas le cas au niveau des Etats dans les relations internationales.
Tout se traite à ce niveau selon les rapports de force. On dit souvent que les réparations ainsi que leur reconnaissance dépendent des rapports de force et dans le cas d’une guerre, c’est le vainqueur qui impose ses conditions au vaincu. Que peut- on penser des dommages causés à l’Irak par les forces américano-anglaises depuis mars 2003, alors que cette guerre suivie de l’occupation des territoires irakiens n’avait pas reçu l’aval des Nations unies ? Qui doit payer les réparations et comment chiffrer celles ci quand il n’y a pas que les infrastructures en jeu, mais également des centaines. Des milliers de victimes? Les pays arabes qui avaient accordé une caution régionale à cette guerre, devront-ils être partie prenante dans l’obligation d’accorder des réparations à l’Irak car sachant tout de même que le Conseil de sécurité de l’Onu ne l’avait pas et ne voulait pas la cautionner ?
L’Irak de Saddam par exemple, s’est vu imposer par les Américains des réparations lourdes et interminables, pour les préjudices qu’il a fait subir au Koweït lors de son invasion. Le montant des réparations est bien sûr fixé unilatéralement par les vainqueurs. Supposons que cela soit considéré comme légal du moment que l’agression contre le Koweït a été condamnée par les Nations unies et par conséquent fut justifiée la guerre contre l’Irak menée par une coalition internationale en 1991, qu’en serait-il des réparations pour ce qui concerne la guerre de 2003 contre l’Irak et qui n’a pas été cautionnée par le Conseil de sécurité de l’Onu ? A Alger, le professeur américain Roberts Mortimer, invité par le centre Echaab des études stratégiques, affirme que la vision d’Obama du monde ne s’inscrit pas nécessairement dans le respect strict du droit international et n’a pas à s’y conformer, sous peine de blocage des relations internationales.
N.B.
Le Maghreb, 7/11/20AA
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