Le film documentaire « Le problème, témoignage du peuple sahraoui », de Jordi Ferrer et Pablo Vidal (Espagne), a été projeté mercredi soir à Paris devant un public sidéré par l’ampleur des exactions commises par les forces d’occupation marocaines contre les populations sahraouies.
Ce long métrage portant sur la lutte du peuple sahraoui pour son droit à l’autodétermination, produit de 5 années d’enquêtes, tourné en caméra cachée, témoigne avec force détails de « l’impunité prévalant au Sahara occidental, où la vie quotidienne est rythmée par la peur, les humiliations les tortures systématiques et la violation permanente des droits de l’homme ».
Ce documentaire est réalisé avec une simple caméra, soutenu par des vidéos de téléphones portables
Programmé à l’initiative de la Plateforme pour la solidarité avec le peuple sahraoui, ce documentaire réalisé avec une simple caméra vidéo, soutenu par des vidéos enregistrées sur téléphones portables par les sahraouis. Il rapporte les témoignages accablants de militants des droits de l’homme sur les sévices subis de la part de l’armée et la police marocaines appuyées par des colons.
Les militants des droits de l’homme racontent leur séjour carcéral et les atrocités endurées durant de longues années de détention, privés de leur droits humais les plus élémentaires par une armée et un gouvernement marocains engagés dans une guerre contre un peuple en lutte pour son droit à l’autodétermination.
Des images insoutenables ont été diffusées
Une guerre, selon les réalisateurs, qui coûterait quelque 3 millions de dollars par jour au Maroc. Des images insoutenables sont diffusées dans ce documentaire où on voit des Sahraouis brandissant le drapeau de la République arabe sahraouie démocratique réprimés.
Des femmes battues avec une sauvagerie inouïe par des militaires marocains dans la rue. Des visages en sang d’enfants piétinés et le lynchage d’un Sahraoui qui a osé clamer « Sahara libre ».
La complicité de l’Espagne et la France pour son silence dénoncée
La complicité de l’Espagne pour avoir signé des accords avec le Maroc pour exploiter les ressources naturelles du Sahara occidental est également dénoncée dans les nombreux témoignages qui accusent aussi la France pour son silence sur ce conflit. Cette dernière « se prévaut des principes d’égalité, de liberté et des droits de l’homme, mais feint d’ignorer l’ampleur du drame du peuple sahraoui », privé de tous ses droits.
Aminatou Haider confirme, dans un témoignage, les viols des femmes sahraouies par les soldats marocains
Dans son témoignage, la militante sahraouie des droits de l’homme Aminatou Haider, évoque les conditions de détention dans les prisons marocaines où elle a été longtemps détenue, puis libérée sous la pression de la communauté internationale. Elle confirme les viols systématiques des femmes sahraouies par les soldats marocains, sans compter les disparitions de militantes, les humiliations et les cas de torture.
Des vidéos montrent les enfants sahraouis terrorisés
Des anciens détenus politiques affirment de leur coté que des Sahraouis ont été privés durant leur de longues années de détention du droit de visite de leur proches.
Les réalisateurs ont même réussi à filmer secrètement l’intrusion de militaires marocains dans une école où les enfants sahraouis étaient terrorisés à la vue des soldats en armes.
Le public qui a suivi la projection choqué par l’ampleur des violences
Lors du débat qui a suivi la projection, le public, visiblement choqué par l’ampleur des violences subies par le peuple sahraoui, a notamment soulevé la question des missions limitées de la Minurso (Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental), et son inefficacité à protéger les droits de l’homme dans les territoires occupés.
D’autres intervenants se sont interrogés sur les intentions de l’Union européenne (UE) qui signe des accords et attribue le statut avancé à un « Etat colonial ».
Certains ont déploré « l’ambiguïté » de la presse française dans son traitement des revendications des peuples et le système des « deux poids deux mesures » qu’elle applique au détriment de la cause sahraouie.
L’urgence de la prise en charge de la grave crise humanitaire qui prévaut au Sahara occidental où la population vit « une répression féroce et l’injustice, au mépris de la légalité internationale, sous l’œil indifférent de la communauté internationale », a également été soulevée lors du débat.
RADIO ALGERIE, 10/11/2011
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