Quand l’art déclare la guerre aux armes

Faten Hayed

La 5e édition du Festival artistique (Artifariti), qui a eu lieu du 15 au 25 octobre à Tindouf, a rassemblé plusieurs activistes internationaux, dont Maria Antonia Hidalgo.
Art-thérapeute et militante pour la cause sahraouie, elle se consacre à redonner envie de grandir aux enfants réfugiés. «L’objectif principal du festival Artifariti est de rendre visible le conflit du Sahara occidental à travers l’activité artistique. C’est une manière de militer. Et oser discuter de ce que les gouvernements taisent», explique Maria Antonia Hidalgo, directrice du Master en art-thérapie et des applications de l’art pour le dialogue et l’intégration sociale (université Pablo de Olavide de Séville, Espagne), présente à Tindouf pour la 5e édition d’Artifariti. Ce festival est un programme de formation et de communication qui vise «à apporter un souffle de liberté et d’espoir aux jeunes réfugiés sahraouis, privés du présent mais luttent pour leur avenir.»
Peinture, vidéo, art textile, art-thérapie, sculpture en fer… L’utilisation d’outils contemporains et de matériaux liés à la culture et identité sahraouies permet aux jeunes réfugiés de s’exprimer, sortir de l’isolement et chercher des possibilités de développement personnel et collectif. Selon Maria Antonia Hidalgo «l’art-thérapie est une méthode qui consiste à créer les conditions favorables au dépassement des difficultés personnelles par le biais d’une stimulation des capacités créatrices.» Pour la spécialiste, Artifariti représente par ailleurs «un engagement politique, personnel et professionnel. Je ne peux pas rester indifférente à ce conflit dramatique, dont le responsable est mon pays, l’Espagne.» L’art-thérapie vient aussi à la rescousse des enfants, qui absorbent sans réellement comprendre toute la violence à laquelle ils sont exposés.
«Le premier langage de l’enfant est corporel et gestuel avant d’être verbal. Ainsi, l’une des formes les plus naturelles de l’expression infantile se fait à travers ses expressions artistiques, précise-t-elle. L’enfant qui peut réagir sensiblement à ce qu’il entend, voit, touche ou sent, développe plus facilement ses capacités et son désir de communiquer avec les autres. Ainsi toute activité créatrice le rend plus sensible et compréhensif aux choses qu’il fait ou gère.»
El Watan, 11/11/2011

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