Sahara : Le gouvernement français s’en tiendra-t-il à la stricte application de la légalité internationale ?

ORGANISATION D’UN RÉFÉRENDUM D’AUTODÉTERMINATION AU SAHARA OCCIDENTAL
La France fera-t-elle plier Mohammed VI?
Paris confirme sa volonté de trouver une issue définitive au conflit à travers l’application des résolutions (1979…) adoptées par le Conseil de sécurité des Nations unies.
Après avoir reçu mardi dernier Christopher Ross, au Quai d’Orsay, le gouvernement français, à travers la voix de son porte-parole du ministère des Affaires étrangères, s’est engagé à soutenir le Secrétaire général de l’ONU et son envoyé spécial pour parvenir à une solution politique réaliste, juste et durable à la question du Sahara occidental conformément à la résolution 1979 du Conseil de sécurité… Le gouvernement français s’en tiendra-t-il à la stricte application de la légalité internationale en ce qui concerne la question sahraouie? Prise au pied de la lettre la réponse ne souffre d’aucune ambiguïté. «Nous appuyons l’action du Secrétaire général des Nations unies et de son envoyé personnel pour parvenir à une solution politique réaliste, juste et durable à la question du Sahara occidental conformément à la résolution 1979 du Conseil de sécurité. «La persistance du statu quo n’est dans l’intérêt de personne», a déclaré le porte-parole du Quai d’Orsay. De hauts responsables de la diplomatie française ont reçu le représentant personnel de Ban ki-moon pour le Sahara occidental dans le cadre de sa tournée (occidentale, Ndlr) qui a pour objectif de débloquer le processus de négociations entre le Maroc et le Front Polisario. «Comme lors de ses précédents passages à Paris, M.Ross, envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, a été reçu hier au Quai d’Orsay par les directeurs compétents», a confirmé le porte-parole du département d’Alain Juppé. Que se sont-ils dits? «Cet entretien nous a permis de réitérer notre appui aux efforts de l’envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies et de lui rappeler notre position. Nous soutenons la poursuite des négociations et des pourparlers informels tenus sous les auspices des Nations unies qui permettent de maintenir un contact entre les parties et peuvent seuls contribuer à une avancée substantielle du processus politique», a confié au cours d’un point de presse Bernard Valéro, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. Il faut rappeler que la position française donne l’impression d’avoir évolué après s’être ouvertement exprimée et de manière constante en faveur de la proposition marocaine. Bernard Kouchner l’avait soutenue. «La France, comme d´ailleurs le Conseil de sécurité, juge intéressante la proposition marocaine qui mérite d´être discutée», avait déclaré, au mois de mars 2009, l’ex-ministre français des Affaires étrangères dans une interview accordée au magazine Jeune Afrique au mois de mars 2009.
Une sortie médiatique confirmée par une déclaration du Premier ministre français au mois de juillet 2010. «Cette proposition d´autonomie constitue la base la plus pertinente pour sortir de l´impasse. La France encourage les négociations autour de la proposition marocaine…», a souligné François Fillon au cours d´un point de presse qu’il avait tenu à l’occasion de la clôture des travaux de la 10e réunion de haut niveau franco-marocaine, qui a été organisée à Paris. Depuis, les déclarations ont pris un ton plus diplomatique qui sied bien mieux au règlement du conflit sahraoui. «Sur le Sahara occidental, notre position est de soutenir le processus des Nations unies», a laconiquement répondu Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, lors de sa visite en Algérie le mois de juin 2011. «Nous soutenons le plan onusien de Christopher Ross et les efforts des Nations unies», a déclaré lundi Xavier Driencourt lors d’une conférence de presse qu’il avait animée le 19 septembre 2011 à Relizane (ouest du pays). Les résolutions adoptées par le Conseil de sécurité garantissent au peuple sahraoui le droit de s’exprimer librement quant à son avenir à travers l’organisation d’un réfenrendum d’autodétermination. La France, traditionnel allié du Maroc, fera-t-elle plier Mohammed VI pour qui la question ne se pose pas depuis que son royaume s’est doté d’une nouvelle Constitution? «Je suis convaincu que, de par son essence démocratique, il donnera (le référendum du 1er juillet 2011, Ndlr) une forte impulsion à la recherche d’une solution définitive pour la juste cause de la «marocanité» de notre Sahara, sur la base de notre Initiative d’autonomie…», avait déclaré le 24 juin 2011 le monarque marocain dans un discours adressé à son peuple. Le Front Polisario a rappelé dimanche l’unique solution envisageable pour mettre un terme au conflit qui l’oppose au Maroc. Elle réside dans l’organisation d’un «référendum d’autodétermination incluant l’option de l’indépendance», a souligné Ahmed Boukhari, son représentant auprès de l’ONU. Un «défi» que Rabat n’ose pas relever.
L’Expression, 12/11/2011

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