En attendant que les deux pays dépassent le désaccord politique, les messages de «bonne volonté» pour booster les relations algéro-marocaines ne manquent pas.
Il y a deux semaines, le roi Mohammed VI a appelé à une coopération efficace entre les deux pays et voilà que le président Bouteflika réitère sa volonté «de continuer à œuvrer (…) au raffermissement des relations de fraternité et de coopération» entre les pays et peuples frères au mieux de nos «intérêts mutuels», a-t-il écrit dans son message adressé à l’occasion du 56e anniversaire de de l’indépendance de son pays. Ce n’est pas tout, car la réunion qu’a abrité Rabat pour parler du dossier de la Syrie était une occasion pour ouvrir des discussions sur les relations bilatérales entre les chefs de la diplomatie des deux pays. Sachant que Rabat insiste sur la réouverture des frontières terrestres alors qu’Alger pose ses conditions avant de passer à une telle décision.
Dans ce cadre, le ministre marocain des Affaires étrangères Taeib Fassi Fihri a déclaré jeudi dernier à l’AFP que son pays souhaite une «normalisation complète» des relations avec l’Algérie. A ce titre, il dira qu’il est «anormal de ne pas avoir une relation normalisée» ajoutant que «quelles que soient les divergences, il est anormal de ne pas avoir une relation normalisée avec un pays voisin».
M. Fihri qui s’est entretenu mercredi dernier avec le chef de la diplomatie algérienne Mourad Medelci, a déclaré aussi selon la même source, qu’il y a «trop de retard. Nous connaissons la position des uns et des autres sur un certain nombre de dossiers, ainsi que la divergence sur la question du Sahara marocain (Sahara occidental)». Il a aussi regretté le «maintien des frontières terrestres fermées».
Si le processus de coopération récemment engagé dans plusieurs secteurs entre le Maroc et l’Algérie se déroule bien,
«nous pensons qu’il débouchera sur une normalisation complète de nos relations». «Les deux pays décideront dans un avenir très, très proche de la prochaine étape», a-t-il affirmé.
Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci et son homologue marocain Taïb Fassi Fihri ont convenu notamment de réunir en urgence le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
S’agissant de la question concernant la réouverture des frontières qui n’était officiellement pas dans l’agenda des discussions, Alger n’a pas tout à fait fermé la porte face à une éventuelle réouverture mais cela ne peut se faire du jour au lendemain car les conditions pour une telle procédure ne manquent pas, notamment l’aspect sécuritaire.
Par ailleurs, selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères algérien, dans une déclaration rapportée par l’APS, les entretiens entre les deux hommes ont abordé «en particulier, les relations bilatérales à la lumière des différentes visites sectorielles effectuées par les délégations ministérielles dans les deux pays».
Il était question aussi selon le même responsable de «passer en revue les réformes politiques ainsi que l’approfondissement et la consolidation des processus démocratiques dans les deux pays».
Pour sa part, M. Medelci a déclaré à l’APS : «Nous sommes en train d’évaluer l’état de la coopération bilatérale à travers les contacts des différents ministres des deux pays qui ont commencé à produire des effets concrets.» De son côté, le ministre marocain des Affaires étrangères, a affirmé qu’il s’agit de la consolidation des relations entre le Maroc et l’Algérie et qu’elles s’inscrivaient dans le cadre d’une feuille de route «voulue au plus haut niveau». Il est à souligner que ces entretiens entre les représentants de la diplomatie des deux pays sont les premiers du genre au niveau bilatéral, depuis la rencontre qui a regroupé le président Bouteflika et le roi en mars 2005 à Zéralda (Alger).
Par Nacera Chenafi
Le Jour d’Algérie, 19/11/2011
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