Les Marocains sont redevenus nos frères. Ils ne nous insulteront plus à l’avenir, peut-on supposer après les propos tout miel de M. Taib Fassi Fihri, le ministre des Affaires étrangères du royaume, après son entretien à Rabat avec son homologue algérien Mourad Medelci. A en croire M. Fihri, le royaume veut une «normalisation complète» avec une Algérie qui y consent puisque le président Bouteflika n’a jamais omis d’évoquer le renforcement des relations entre les deux pays frères dans chacun des messages transmis au sultan à l’occasion des fêtes.
Mais cette fois on ne se limite pas à soulever la question des relations bilatérales avec la fameuse réouverture des frontières. Les deux ministres vont plus loin et discutent de la réanimation d’un moribond. Ainsi ont-ils estimé qu’il était «urgent de réunir le Conseil des ministres de l’Union du Maghreb arabe pour procéder, entre autres, à l’évaluation de la situation dans la région et dégager les perspectives de la coopération et de l’intégration maghrébines».
Dans ce contexte, Fihri dit qu’il a rappelé à notre ministre la proposition du sultan d’un nouvel ordre maghrébin qui tienne compte des changements intervenus en Libye et en Tunisie, mais aussi des aspirations des cinq peuples à un meilleur cadre de vie dans un Maghreb intégré. Une proposition qui dégage des relents aussi honnêtes que ceux de l’autonomie que le trône veut fourguer à tout prix aux Sahraouis.
Avant-hier, sur le plateau de 2M, Fihri qualifiait d’ailleurs de «très confortable» la position du Maroc sur le Sahara occidental. Un confort bâti sur la répression sauvage des populations autochtones dans les territoires occupés du Sahara occidental, comme nous l’apprennent régulièrement les innombrables et vaines protestations des dirigeants sahraouis auprès des instances internationales. Mais cela n’empêche pas le makhzen de s’empresser de relancer Alger, à un moment où les choses bougent dans la région et qu’on risque de voir en Espagne et peut-être même en France arriver des directions indifférentes aux charmes de Marrakech ou de la Mamounia. Cela n’empêche pas non plus nos dealers de suivre pas à pas les déclarations pour s’assurer qu’il ne s’agit pas cette fois encore d’une fausse relance.
M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 19/11/2011
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