A qui profite le conflit Algéro-marocain ?

Le raffermissement des relations de fraternité et de coopération entre l’Algérie et le Maroc passe au préalable par la préservation des intérêts mutuels. L’attitude des occidentaux à ce sujet dont celle de la France fait partie d’une politique qui veille à ne rien imposer au Maroc. Les relations économiques justifient davantage le soutien inconditionnel de Paris à Rabat. Il faut savoir que la France est le premier partenaire commercial du Maroc avec un volume d’échange de 5,3 milliards d’euros et 20 % de parts de marché. De plus, environ 600 entreprises françaises, employant 70 000 personnes, sont présentes au Maroc où résident près de 40 000 Français. 
 
Cette réalité économique pousse la France à tout mettre en œuvre pour préserver ses intérêts économiques au Maroc et sa place de premier partenaire du Royaume. D’autant qu’elle doit faire face à une concurrence accrue de l’Espagne et surtout des Etats-Unis qui bataillent dur pour inciter les pays du Maghreb à se tourner vers Washington plutôt que vers l’Union Européenne. Par exemple, alors que Rabat s’est engagé depuis mars 2000 dans un processus progressif de démantèlement douanier avec l’UE, les Etats-Unis viennent de signer un accord de libre-échange avec le Maroc. Celui-ci fait partie d’un vaste projet américain appelé projet Eizenstat, qui vise à créer une zone de libre-échange entre les trois principaux pays du Maghreb et les Etats-Unis. 
 
Les prises de positions françaises sur le Sahara Occidental s’inscrivent également dans le jeu géopolitique de la France au Maghreb. Alors que son influence y décroît au profit des Etats-Unis et dans une moindre mesure de l’Espagne, Paris veille à entretenir de bonnes relations avec Alger et Rabat, de façon à préserver la stabilité de la zone. Sans perdre de vue que le temps est compté. Au moment où l’Europe s’élargit à l’Est, qui peut en effet garantir que la politique méditerranéenne d’une Europe à vingt-cinq sera la même que celle de l’Europe des quinze ? Quel sera l’avenir et les retombées d’une normalisation entre l’Algérie et le Maroc sur la France. 
REFLEXION.DZ, 22/11/2011

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*