Un mur de sables empêchant de s’approcher, d’entrevoir la dune. Poussière aveuglante puis, soudain, le mur, immense barbelé de deux mille sept cents kilomètres construit par le colonisateur, le Maroc. Il coupe le Sahara occidental en deux. Souffrances du peuple des Ténèbres.
Hier, à Bruxelles, un colloque a parlé de cette ligne de la mort, de la honte, du désespoir… L’espace Marx, centre de Bruxelles, lieu culte du rassemblement, du colloque en Belgique, a abrité, hier, un cycle de conférences sur le mur du Sahara occidental. Vincent Chapeaux, chercheur en droit international à l’université libre de Bruxelles (ULP), Willy Meyar, eurodéputé espagnol, responsable de la revue Transform, et Hilt Teuwen, secrétaire général du Comité belge de soutien au peuple sahraoui, ont longuement évoqué le mur de la honte construit par le Maroc et qui coupe le Sahara occidental en deux. La plus riche, évidemment, dans l’escarcelle du Makhzen colonisateur. A l’époque, relevons-le, Hassan II avec l’expertise d’Israël a opté pour cette formule barbare pour se prémunir du harcèlement continu du Front Polisario. Les intervenants, journalistes, représentants d’associations et d’organisations de défense des droits de l’homme ainsi que les conférenciers ont mis en exergue le caractère sauvage mais surtout illégal au regard du droit international de la construction des murs de séparation, d’exclusion, d’apartheid. Ainsi en a-t-il été du mur de Berlin, tombé, démantelé. Ainsi en sera-t-il des murs restants, ceux séparant Ghaza et la Cisjordanie d’Israël et celui coupant le territoire sahraoui en deux. A la veille du congrès du Polisario (mi-décembre-Tifariti), d’éminents représentants des consciences universelles ont fait le bon choix de rappeler que le printemps arabe, si printemps arabe il y a, passe aussi par l’autodétermination du peuple sahraoui. L’espace Marx a martelé cela.
Le Soir d’Algérie, 24/11/2011
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