Ca y est, Taïeb Cherqaoui, le ministre de l’Intérieur du royaume voisin a réglé l’affaire du choix sahraoui dans les territoires de la Seguia El-Hamra wa Wadhi Eddhahab que le Maroc occupe par la force depuis 1975. Taïeb Cherqaoui, qui nous confirme qu’il est loin d’être un Driss Basri, assure à qui veut l’entendre que le taux des votants sahraouis aux législatives remportées par le PJD était nettement plus fort dans les territoires spoliés que dans les provinces du royaume. Taïeb Cherqaoui qui est loin d’être un Driss, Basri annonçait un taux de participation au scrutin de 45 %. Un taux contesté au Maroc, notamment par le M20F. Une contestation qui expliquait en partie les images diffusées par la TV marocaine, de bureaux de vote quasi déserts malgré de jolies urnes flambant neuves et des poignées de dirhams pour les embellir comme l’exige la circonstance.
Donc à El-Ayoun, la capitale du Sahara occidental, les populations autochtones auraient voté massivement pour le…PJD. Il est vrai qu’il n’existe pas de parti politique sahraoui figurant sur les cahiers du makhzen. Rabat peine déjà assez avec le Polisario, dont l’esprit plane sur les villes sahraouies durant les douze mois de l’année parce que justement, il revendique en tant que représentant unique et légitime du peuple sahraoui, le droit à l’autodétermination et à l’indépendance.
De son vivant, Driss Basri, qui n’est pas un Cherqaoui, était convaincu qu’un référendum d’autodétermination était la meilleure solution pour en finir une fois pour toutes avec un conflit qui empoisonne les relations entre l’Algérie et le Maroc et gêne l’essor de l’ensemble de la région maghrébine. Driss Basri n’était pas Cherqaoui. Cherqaoui, lui, nous dit que la participation au vote était plus forte au Sahara occidental que dans le royaume. Mais si vous lui dites d’aller au bout de sa logique et d’organiser un référendum d’autodétermination au Sahara occidental puisque les résultats montrent que pour le makhzen l’affaire est dans la poche, il vous sortira l’histoire de l’intégrité territoriale. Mais peut-on parler d’intégrité territoriale marocaine alors que les gens qui peuplent le Sahara occidental depuis la nuit des temps refusent d’être marocains. Le parcours de l’héroïque Aminatou Haider n’est-il pas éloquent ? M. Z.
mohamed_zaaf@yahoo.fr
Le Jeune Indépendant, 28/11/2011
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