Rabat.- Le ministre français des affaires étrangères Alain Juppé monte au créneau pour sauver les Maghrébins des méchants barbus. Si le ministre de la France, patrie des droits de l’homme, préconise de discuter « sans complexe » avec les courants islamistes maghrébins, il ne « transigera » pas, dit-il, sur « les règles du jeu démocratique ».
Après avoir pris tout son temps avant d’appeler Rached Ghannouchi, le chef du parti islamiste tunisien Ennahda grand vainqueur des élections dans la patrie de Ben Ali, l’ex-protégé de la France, Alain Juppé veut maintenant faire la loi au Maroc où il n’est pas très content de la « victoire » des barbus light du Parti de la justice et du développement (PJD).
Le PJD est « loin d’avoir la majorité absolue » et il était déjà « représenté dans le précédent parlement marocain », a expliqué le ministre français pour atténuer un peu sa peine.
Mais il n’a pas oublié de menacer tous les barbus de la région. « La France ne transigera pas avec ses lignes rouges que sont le respect des élections, l’État de droit, les droits de l’homme et de la femme ».
Extraordinaire ! Voilà que la France, après des décennies de complicité, souvent sanglantes, avec les dictatures maghrébines, découvre subitement que « le respect des élections, l’État de droit, les droits de l’homme et de la femme » font partie des « lignes rouges » dont Paris ne saurait tolérer le franchissement.
Après avoir « transigé » pendant plus d’un demi siècle, notre ex-bienveillant « Protecteur » se rappelle que les droits de l’homme sont universels et inaliénables.
Même dans l’arrière-cour de la France.
Badr Soundouss
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