Les islamistes du PJD comptent s’allier avec les nationalistes

Après la nomination d’Abdelilah Benkirane comme Premier ministre par le roi Mohammed VI, le plus difficile reste à faire pour le PJD : former un gouvernement et relever les défis du pouvoir. En effet, selon Jeune Afrique, le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), qui a obtenu 107 sièges sur les 395 que compte l’Assemblée, doit encore former une équipe de coalition afin de s’assurer une majorité parlementaire qui lui permette de gouverner.

Des consultations informelles ont commencé à cet effet. Benkirane, membre du Conseil supérieur de l’enseignement, marié et père de six enfants, devrait probablement s’allier à la Koutla, une coalition de trois partis membres de l’actuel gouvernement qui totalisent près de 117 sièges dans le nouveau Parlement.

Créée en 1992, cette coalition réunit l’Istiqlal, parti de l’actuel Premier ministre Abbas El-Fassi, qui a obtenu 60 sièges aux dernières élections, l’Union socialiste des forces populaires (USFP), qui a obtenu 39 sièges, ainsi que le Parti du progrès et du socialisme (PPS), l’ancien parti communiste qui a obtenu 18 sièges. En revanche, il reste peu probable que le parti islamiste puisse compter sur le Rassemblement national des indépendants (RNI) de Salaheddine Mezouar, parti libéral membre de l’actuel gouvernement. Ce dernier a obtenu 52 sièges et a fait savoir mardi dernier qu’il rejoindrait les rangs de l’opposition, où se trouve déjà le Parti authenticité et modernité (PAM), qui a remporté pas moins de 47 sièges. 

 
Avant sa nomination, Abdelilah Benkirane, 57 ans, avait adopté un ton plus conciliant à l’égard du Mouvement du 20 février, né dans le sillage du printemps arabe, et qui avait appelé au boycott des législatives. Ce mouvement de contestation regroupe les islamistes fondamentalistes d’Al-Adl wal Ihsane (Justice et Spiritualité), association tolérée mais non reconnue, ainsi que des jeunes indépendants et des petits partis de gauche. «Nous invitons nos frères d’Aladl wal Ihsan à revoir leur position de rupture à la lumière de la large victoire du PJD», a-t-il déclaré dans un discours prononcé après l’annonce des résultats du scrutin. 
 
Le Jeune Indépendant, 1/12/2011

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