Le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, partisan farouche et bien trempé du sarkozysme, est venu en visite dans notre beau pays sur invitation de son homologue algérien Daho Ould Kablia. Sur quoi les discussions vont–elles porter ? Véritable question de La Palisse. Sur les relations entre les deux pays, pardi ! Des relations que l’on dit moins tendues au vu des politiques français qui se sont rendus dans notre pays surtout pour parler business et partenariat gagnant-gagnant.
Les questions d’affaires prennent ainsi le pas sur les questions qui ont toujours fâché comme l’immigration, les visas et la repentance dont on ne doit plus ressasser l’histoire qui doit appartenir au passé, dixit Sarkozy.
A l’ombre d’une campagne
Il ne reste que les questions de la lutte antiterrorisme qui font le consensus ou presque, car il y a la question des rançons auxquelles l’Algérie s’oppose énergiquement et qui souhaite trouver écho chez le partenaire français. Va-t-on évoquer la question de l’accord Shengen que souhaite repenser le président Sarkozy qui devrait proposer au Parlement à Bruxelles le 13 décembre prochain des mesures clés pour renforcer et contrôler le flux migratoire ? Trop d’étrangers légaux et illégaux se trouvent sur le sol français et cela déplaît fortement à M. Guéant qui estime que 20.000 par an c’est l’équivalent de la population d’une ville comme Rennes. Ces propos ont bien été tenus lors d’une émission sur une radio française, c’est moche de dire que c’est l’opposition qui déforme les propos. Des propos, du reste, qui ont réjoui la présidente du Front national digne fille de son père. De même que les prières de rue qui enquiquinent le ministre de l’Intérieur ex-aequo avec la Marine, et qui, selon lui, «ne sont pas dignes d’une pratique religieuse», ont fait l’objet d’une mesure d’interdiction dans l’urgence. Les bonnes solutions dont parle Claude Guéant se cachant derrière les représentants du culte musulman en France ne sont que l’attribution de locaux insalubres rejetés par les fidèles. Alors : réduction de l’immigration, délinquance, prières de rue sur lesquels le ministre français dit ne pas avoir tenu des propos désobligeants ont-ils simplement un relent de précampagne électorale ou sont-ils l’expression d’un aveu sorti droit du cœur ? Le temps nous le dira.
Par : Soraya Hakim
Le Midi Libre, 4/12/2011
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