Deux hommes présentés comme les ravisseurs de trois Occidentaux (deux Espagnols et une Italienne) en octobre dans un camp sahraoui en Algérie ont été arrêtés lundi à Nouadhibou (nord-ouest de la Mauritanie), a annoncé à l’AFP une source policière mauritanienne.
« Les deux hommes qui avaient pris en otage » les ressortissants espagnols et italien « dans un camp de réfugiés sahraouis (en Algérie) ont été arrêtés dans leur hôtel, au coeur de la ville de Nouadhibou » grâce à « une opération policière réussie », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat, qui n’avait dans l’immédiat aucune indication sur le sort des otages.
Selon elle, les deux ravisseurs présumés, des Sahraouis, se trouvaient dans la ville « depuis onze jours ». Ils étaient entrés en Mauritanie« sans autorisation » et « déguisés ». L’un des deux hommes, âgé de 29 ans, est « le principal auteur du rapt, Maminna Alaaguir Ahmed Baba, qui a directement pris d’assaut le camp » près de Tindouf (sud-ouest de l’Algérie « et procédé » à l’enlèvement des trois Occidentaux. Il a 29 ans.
Le second homme, Aghdafna Hamady Ahmed Baba, âgé de 32 ans, lui a donné « une aide précieuse au cours du rapt », a encore dit la source policière, qui n’était pas en mesure d’indiquer si les deux individus avaient des liens de parenté. Le cerveau présumé des enlèvements s’était « notamment rasé la barbe » pour ne pas être reconnu, d’après la même source.
Les trois Occidentaux – une Espagnole, une Italienne et un Espagnol -, tous des coopérants, avaient été enlevés le 23 octobre dans le camp de Rabuni lors d’une attaque attribuée par le Front Polisario à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Tous travaillaient dans le camp pour des associations d’aide aux nombreux réfugiés sahraouis installés dans cette région aux portes du Sahara occidental et proche de la Mauritanie et du Mali.
Le Front Polisario, soutenu par l’Algérie et qui lutte pour l’indépendance du Sahara occidental vis-à-vis du Maroc, a accusé Aqmi d’être derrière ce triple enlèvement et affirmé que les ravisseurs étaient venus du Mali. Et en octobre, une source sécuritaire mauritanienne avait affirmé à l’AFP que les trois Européens avaient été enlevés par des hommes relevant de l’autorité de Mokhtar Belmokhtar, un des chefs d’Aqmi. La branche maghrébine d’Al-Qaïda, qui retient au Sahel quatre Français depuis 2010, n’a toutefois jamais revendiqué ces prises d’otages dans le camp de réfugiés sahraoui, d’après des sources informées sur les activités d’Aqmi interrogées à Nouakchott.
Les 24 et 25 novembre, cinq Européens ont été enlevés et un tué dans le nord du Mali, rapts et meurtre qu’Aqmi n’a pas non plus revendiqués même si les ravisseurs sont soupçonnés d’appartenir ou d’être liés à cette organisation. Les cinq nouveaux otages sont deux Français kidnappés à Hombori, et trois Européens (un Suédois, un Néerlandais et un de double nationalité britannique/sud-africaine) à Tombouctou.
Aqmi dispose de bases dans le nord du Mali, d’où elle commet attentats, tentatives d’attentats, enlèvements et divers trafics et elle a intensifié ces deux dernières années ses activités au Mali, en Mauritanie, au Niger et Algérie.
Avec AFP
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