L’option militaire choisie par la Mauritanie pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélienne semble faire des émules. C’est en tout cas ce que laissent penser les récentes déclarations du ministre britannique des Affaires étrangères, William Hugues, qui vient de révéler que l’Union européenne » planifie » pour mener une opération militaire limitée dans la zone sahélienne où Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI) règne en maître.
Une telle option a été envisagée, indique le chef de la diplomatie britannique, au cours des discussions au parlement des dernières évolutions dans le Sahel et le Moyen-Orient. Elle doit, certainement, donner plus de crédit et d’entrain à la volonté de la Mauritanie, régulièrement visitée par le conseiller en sécurité du Premier ministre Britannique, de ne pas laisser l’initiative à AQMI pour attaquer, quand elle veut, prendre des otages et demander des rançons servant dans le » rééquipement » de ses combattants. L’action de la Mauritanie devrait alors bénéficier, plus efficacement, du soutien des Européens, mais ce qui compte, au finish, c’est de pouvoir engager, dans le même processus de » lutte active » contre AQMI, les autres pays de la sous région, et notamment l’Algérie et le Mali. Points de départ et de fixation des terroristes écumant la sous-région depuis l’apparition du GSPC algérien (ancêtre d’AQMI), ces deux pays ont tendance à ne pas privilégier la » solution finale « , consistant à opposer la force à la force. Même si, les bouleversements intervenus en Libye ont poussé Algériens et Maliens à prendre l’ampleur du danger et à voir la question du terrorisme sous l’angle d’une menace permanente (et non spécifiée) de toute la sous-région. L’acte posé par l’Algérie, pour une meilleure coordination des efforts, et par le Mali, qui mobilise ses unités dans la perspective d’aller tenter quelque chose pour libérer les otages européens maintenus en captivité dans sa partie septentrionale, ne laisse plus la Mauritanie seule face à AQMI. Une volonté de coordination qui ira au-delà de ces trois pays, pour englober le Niger, le Nigeria et le Burkina Faso, est de nature à encourager les Occidentaux à soutenir, militairement, une opération d’envergure comme celle menée en Afghanistan. Cependant, Hugues a indiqué que ces plans sont encore à un état primaire de la réflexion, précisant que des » militaires britanniques pourraient prendre part à de telles opérations « .
Le ministre britannique des Affaires étrangères a également déclaré que les objectifs de cette opération militaire seront précis. « Il s’agira, entre autres, de protéger la paix et la sécurité, de favoriser le développement des infrastructures de base et d’aider à l’entraînement des cadres locaux de la police « . Il a précisé que » l’instabilité et la recrudescence du trafic de drogue dans la zone du Sahel sont de nature à compliquer la situation dans bon nombre des pays de la sous-région « .
Les déclarations de William Hugues arrivent au moment où la zone sahélienne connaît des défis sécuritaires importants, notamment après les évènements survenus en Libye, et la certitude maintenant acquise, qu’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), est en connivence avec l’organisation nigériane Boko Haram.
Sneiba
L’Authentique, 6/12/2011
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