Le camp de Sarkozy s’intéressse aux musulmans de France Le camp de Sarkozy se livre à une opération de charme en direction des musulmans de France.
A l’approche de l’élection présidentielle française, le camp de Nicolas Sarkozy s’efforce de tendre la main aux musulmans de France. Bras droit du chef de l’Elysée, le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, a envoyé, hier, un message de séduction à la seconde religion de France. Forte de ses «4 millions de personnes dont 800 000 pratiquants» – selon les estimations du ministre – la communauté musulmane se révèle être un gisement potentiel de voix. Dans une interview publiée dans le Monde daté d’aujourd’hui, Claude Guéant – également en charge du culte – a fait valoir une image positive de l’islam.
C’est une religion «ouverte, tolérante et pleinement insérée dans notre société», a-t-il souligné Le journal parisien du soir y voit une volonté du camp sarkozyste de «ne pas susciter de nouvelles crispations» au sein de la communauté musulmane, alors que la campagne électorale officielle est sur le point d’être lancée. Fidèle à sa tradition électorale en temps de présidentielle, le Front national se saisit encore une fois de la place de l’islam dans l’espace français. Le parti de Marine Le Pen l’inscrit au rang de ses thèmes de campagne, au risque de nourrir des polémiques. Le ministre français de l’Intérieur ne souhaite pas que cette question cristallise la joute électorale. «Dès avant l’été 2011, j’ai marqué mon souci que les problèmes se posant à propos de l’islam, comme les prières de rue, soient réglés bien en amont des élections présidentielle et législatives. Je ne veux pas que ce problème soit un sujet d’empoignades. Et si cela devrait être le cas, cela ne viendra certainement pas de notre formation politique», a-t-il dit dans une allusion à peine voilée à l’extrême droite. «Notre but, a-t-il ajouté, est que nos concitoyens de différentes origines s’entendent bien et se sentent bien en France.» .
Illustration du désir du gouvernement de ne pas irriter les musulmans de France avant le début de la campagne présidentielle, Claude Guéant a veillé à fermer le dossier islam. En guise de pièce à conviction, le ministre a indiqué qu’il fallait désormais «éviter de légiférer de manière supplémentaire». Et le ministre de préciser, sans ambages, que le législateur n’aura plus à pondre de textes au sujet des femmes voilées travaillant dans les crèches, chez le privé «assurant une mission de service public» ou accompagnant des enfants à l’école. «La jurisprudence qui se dessine est suffisante et nous convient», a-t-il dit, une manière de confirmer qu’il n’y aura pas de nouvelle loi en la matière. Claude Guéant avait déclaré, voici quelques mois, que «l’accroissement du nombre de fidèles posait problème».
A l’appui de son propos, le ministre chargé du culte et de l’immigration avait parlé d’une communauté musulmane oscillant entre 5 et 10 millions de personnes. Jusque-là, une telle estimation était le fait d’un Front national soucieux d’agiter le danger migratoire. Dans le jeu de questions-réponses avec le journal le Monde, le ministre de l’Intérieur se défend de stigmatiser les musulmans de France. «Il faut faire en sorte que les choses passent mieux pour l’immense majorité des musulmans qui respectent les règles républicaines et adoptent nos valeurs, qui ont besoin de lieux de culte et de compréhension de la société».
M. K.
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