Le Maroc prendra part aux réunions du Sahel au milieu de circonstances régionales exceptionnelles, marquées par la prolifération des armes – étant la plus grande incidence de la guerre libyenne qui a renversé Moamer Kadhafi -, et l’accélération du rythme des groupes terroristes qui ont intensifié leurs activités ces derniers temps afin d’exploiter la situation.
Le Maroc est un État incontournable dans l’Afrique du Nord, et il peut enrichir les discussions déjà entamées entre les pays du Sahel sur plusieurs niveaux, notamment entre les ministres de la Défense. Ces discussions se sont élargies pour inclure les grands pays concernés par la lutte contre le terrorisme et l’immigration illégale, notamment les États-Unis et les pays de l’Union européenne.
Malgré son rôle limité dans le Sahel, au moins géographiquement, le Maroc peut contribuer aux discussions relatives à la lutte contre ce qui reste des groupes terroristes, y compris Al-Qaïda au Maghreb Islamique.
Ayant lutté contre des groupes extrémistes violents ces dernières années, le Maroc peut présenter son expérience en termes de sécurité, de solutions politiques, et de traitement d’autres dossiers tels que la contrebande de drogue, la sécurité des frontières et l’immigration illégale, entre autres.
Toutefois, le principal problème du Sahel est la lutte contre les groupes terroristes qui se sont renforcés avec la prolifération des armes, et qui ont multiplié leurs activités à travers les enlèvements récurrents. Les groupes extrémistes détiennent actuellement neuf otages, dont cinq ressortissants français.
Bon nombre d’observateurs estiment que cette situation compliquera davantage la contribution effective du Maroc aux réunions, en raison de quelques facteurs objectifs.
Premièrement, le Maroc n’a pas de frontières directes avec la bande côtière du Sahara, ce qui rend les interventions difficiles. Deuxièmement, le Maghreb est instable sur le plan politique à la lumière des changements actuels dans le monde arabe. Les pays maghrébins, y compris le Maroc, sont encore en quête de stabilité politique interne qui pourrait leur permettre de mieux collaborer dans l’avenir. Ceci s’applique également aux pays voisins, comme l’Algérie et la Mauritanie, ainsi que le Niger, le Mali et le Tchad.
En plus d’assurer la stabilité interne, le Maroc devra également faire face aux conséquences de ses différends bilatéraux, vu qu’il n’a pas encore résolu son conflit avec le Front Polisario. En effet, ce dernier réclame l’indépendance, tandis que le Maroc insiste sur l’annexion du Sahara occidental par le biais de sa proposition d’autonomie.
Ainsi, la contribution du Maroc aux réunions du Sahel se limitera à la discussion des visions et des idées, vu qu’une contribution efficace dépend de la capacité du Royaume à faire face à sa situation intérieure et à surmonter ses conflits avec les pays voisins.
Zawaya.magharebia, 12/1/2012
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