En décembre dernier, suite au rejet par les parlementaires européens de la prorogation de l’accord de pêche bilatéral de 2007 entre le Maroc et l’UE, le gouvernement marocain a exhorté la flotte européenne de quitter ses eaux territoriales. Les marins espagnols ont été les principales victimes de ces décisions.
Mariano Rajoy s’est rendu mercredi 18 janvier à Rabat pour sa première visite officielle à l’étranger depuis son entrée en fonction le 21 décembre dernier. Il semble évident que la question de l’accord européen de pêche sera une préoccupation majeure du premier ministre espagnol et de son hôte, le premier ministre Abdelilah Benkirane. Le renouvellement de l’accord fait l’objet de nombreuses discussions et contestations notamment au sein des professionnels marocains de la pêche.
Le 17 janvier dernier, un communiqué de la Chambre des pêches maritimes de l’Atlantique-Centre a ainsi affirmé la « ferme opposition » des professionnels au renouvellement de l’accord de pêche notamment en raison de « l’état de surexploitation avancée de nos ressources constaté et confirmé par les études de l’Institut national des ressources halieutiques et la régression des volumes débarqués ». Mohamed Alalou, secrétaire général de la Confédération nationale de la pêche côtière au Maroc considère qu’ « un éventuel renouvellement de l’accord de pêche Maroc-UE porterait atteinte au secteur de la pêche au Maroc ». Les professionnels s’affirment davantage en faveur d’un partenariat « touchant aux activités liées à la pêche: aquaculture, recherche scientifique, valorisation, notamment avec l’Espagne, premier partenaire économique du Royaume ».
A l’inverse, la Commission mixte des professionnels maroco-espagnols de la pêche, qui s’est réunie mercredi 18 janvier, dénonce le blocage du renouvellement de l’accord de pêche appelant à un réexamen de la décision. L’enjeu des discussions entre les deux premiers ministres s’annoncent important mais la décision finale reviendra au Parlement européen.
Le Parlement européen a refusé la prorogation de l’accord de pêche Maroc-UE en décembre dernier en raison de la jouissance des ressources des eaux territoriales du Sahara occidental, considéré comme « occupé par le Maroc ». C’est donc pour des raisons géopolitiques que le Parlement s’est prononcé ainsi considérant que signer l’accord serait cautionner « l’occupation marocaine ».
AGENCE ECOFIN, 21/1/2012
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